Utilisation des espaces maritimes polynésiens : menaces et ressources

La surveillance est l’une des clés du développement économique et de la préservation des espaces maritimes polynésiens. La présence de thoniers chinois a créé un tollé sur les réseaux sociaux. Il semble qu’il s’agisse d’une fausse polémique. La pêche et la commercialisation, illégales, de tortues marines (déjà menacées par les rats) semblent quant à elles des réalités bien locales. L’océan offre pourtant d’autres ressources que la pêche, ainsi que semble le montrer une récente étude d’impact réalisée aux Australes.

 

+ Des bateaux de pêche chinois amarrés au port de Papeete, il n’en fallait pas plus pour créer la polémique relayée sur les réseaux sociaux. Une polémique qui selon la Direction des ressources marines, n’a pas lieu d’être.

La présence de thoniers chinois crée un tollé sur les réseaux sociaux (Tahiti Infos)

Bateaux chinois à Papeete : une « fausse polémique » (Polynésie 1ere)

Bateaux chinois dans le port de Papeete: au royaume des fakenews… (Tahiti News)

Pêche : comment l’Etat surveille les navires étrangers en Polynésie (TNTV)

Une carte pour surveiller la flotte de pêche chinoise en Polynésie (Tahiti Infos)

Les pêcheurs polynésiens se veulent rassurants…

Bateaux chinois à Papeete : les professionnels polynésiens de la pêche rassurent (TNTV)

De son côté, le consulat de Chine a souhaité réagir, par voie de communiqué, à la polémique née sur les réseaux sociaux suite à l’escale technique de navires de pêche chinois au port de Papeete et aux rumeurs de pêches illégales de ces navires. Il assure que « les activités de pêche hauturière de ces navires respectent strictement les conventions internationales« .

Les rumeurs de pêches illégales « n’ont aucun fondement », selon le consulat de Chine (TNTV)

Bateaux de pêche, Hao, tourisme : entretien avec le consul de Chine en Polynésie (TNTV) actualisation 31/3

+ Il est à souhaiter que cette administration ne soit pas laxiste dans son contrôle. Dans une autre affaire, touchant une autre administration, des lacunes ont été pointées du doigt, en ce mois de mars, dans la procédure de contrôle et de suivi de l’immersion d’un navire-épave rempli de bonbonnes  de bromure de méthyle

Pollution: des bonbonnes bien embarrassantes pour l’administration (AvA-Infos)

+ On notera cependant que, dans le monde, des requins emblématiques se retrouvent menacés d’extinction, victimes de l’appétit humain pour leur chair et leurs ailerons, alerte la nouvelle Liste rouge des espèces menacées. Et si les thoniers contrôlent mieux leurs prises de thon, certains pêcheurs profitent des prises collatérales de requins. Ces squales peuplent les océans depuis 400 millions d’années, et jouent un rôle de premier plan dans la chaîne alimentaire. Selon une étude de 2013, quelque 100 millions d’entre eux sont pêchés chaque année.

De plus en plus de requins menacés d’extinction (TNTV)

+ Fort heureusement, des scientifiques ont découvert un site aux Galapagos servant de refuge pour les requins-marteaux, une espèce en danger d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, a récemment annoncé le gouvernement équatorien.

Un havre pour requins-marteaux découvert aux Galapagos (TNTV)

 

+ Autre affaire… Il ne s’agit pas là d’un risque de pillage venu de l’extérieur (!). Malgré les campagnes de prévention auprès du grand public et les amendes élevées que risquent les braconniers, la chasse à la tortue ne semble pas faiblir dans nos îles. Fin février, lors d’un contrôle, la direction régionale des douanes de Polynésie française a mis la main sur 35 kilos de viande de tortue congelée.

35 kilos de viande de tortue découverts dans un bateau (Tahiti Infos)

Plus de 35 kg de viande de tortue saisie à Motu Uta (Radio 1)

La vente de la chair de tortues se fait sur le marché noir. Il est donc difficile d’évaluer réellement ce phénomène. La douane rappelle que tuer une tortue ou commercialiser sa chair expose le contrevenant à des peines pouvant aller jusqu’à 2 ans de prison et 18 millions de Fcfp d’amende.

+ Les tortues sont l’objet d’une autre menace qui, cette fois-ci, ne vient pas des hommes. « Les rats, espèce invasive, exercent une prédation importante sur les bébés tortues vertes de l’atoll de Tetiaroa. Ils sont capables de sentir l’éclosion imminente d’un nid et d’en extraire les bébés tortues », explique Te Mana o te Moana qui a lancé une étude sur la prédation des rats sur les tortues émergentes à Tetiaroa.

Une étude à Tetiaroa sur la menace des rats pour les tortues (Radio 1)

Le WWF vient de publier les résultats d’une étude sur le suivi satellite des tortues qui pondent en Calédonie. Un résultat qui vient confirmer qu’elles peuvent faire des milliers de kilomètre pour se nourrir… Il faut donc les protéger partout en Océanie.

Une solidarité océanienne autour de la protection des tortues (Polynésie 1ere) actualisation 31/3

 

+ La pêche n’est pas la seule opportunité économique que peut offrir l’océan. Une récente étude d’impact montre que le Rahui Nui no Tuha’a Pae pourrait être une des plus belles opportunités de croissance économique qui s’offre aux Australes. Créer la grande aire marine protégées (AMP) de cet archipel – dont ne semble pas vouloir le gouvernement polynésien – permettrait d’augmenter de 50% le nombre de touristes dans l’archipel en 5 ans, avec une croissance régulière par la suite.

Créer une aire marine protégée aux Australes créerait 70 emplois (Tahiti Infos)

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