Justices climatique, sociale et fiscale sont liées et il faut que ce soit pris en compte pour pouvoir prendre des mesures cohérentes. Pauvreté, inégalités, violences, suicides, obésité, addictions aux écrans, illetrisme… Autant de pathologies sociales qui empêchent la société polynésienne de se développer harmonieusement et de façon réellement « durable. Des dispositions de rééquilibrage sont engagées par des institutions et des associations.
◊ En Polynésie française, les 10% les plus riches gagnent… neuf fois plus que les 10% les plus pauvres. En métropole, c’est seulement quatre fois plus. Les inégalités sont donc bien plus marquées au fenua, essentiellement à cause du très faible effort de redistribution de la fiscalité polynésienne. Cela porte à réfléchir…
Les inégalités de revenus bien plus fortes au fenua qu’en métropole (Tahiti Infos)
Portrait-type d’un SDF polynésien (Tahiti Infos)
◊ A contrario, en 2015, 20 % de la population polynésienne vivait en dessous du seuil de pauvreté… et certains quartiers accueillent une population dont les conditions de vie sont souvent difficiles.
Pour y remédier, a été constitué le contrat de ville de l’agglomération de Papeete. C’est un dispositif partenarial réunissant l’Etat, le Pays et les communes de Papeete, Faa’a, Punaauia, Pirae, Arue, Mahina, Paea, Papara et Moorea. Ces partenaires se sont engagés à accompagner et soutenir les initiatives des acteurs locaux afin d’améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers connaissant le plus de difficultés. Le programme de rénovation urbaine (PRU) consiste à engager sur des secteurs géographiques prioritaires, des opérations et des programmes visant à améliorer le fonctionnement des quartiers et les conditions de vie des populations. Sa mise en œuvre nécessite donc la mobilisation conjointe de moyens tant humains que financiers. Un avenant a été signé récemment au Contrat de ville 2015-2020.
Contrat de ville : de nouvelles dispositions en matière de rénovation urbaine (TNTV)
◊ Une autre difficulté pour la création d’une société plus équilibrée consiste en une répartition inégale et éclatée de la population. Une enquête est en cours pour apporter des éclairages au Pays afin de mieux orienter les politiques publiques et les besoins des familles parfois isolées. Cela permettra dans un second de temps de mieux répartir les équipements sur l’ensemble du territoire et d’éviter une trop grande concentration sur Tahiti. Cette enquête s’intéresse aux familles polynésiennes, à leur organisation territoriale.
Feti’i e Fenua, une enquête pour comprendre les mouvements de population en Polynésie (Radio 1)
Feti’i e Fenua : comment les Polynésiens « font » famille ? (Polynésie 1ere)
Une enquête au coeur des familles polynésiennes (Tahiti Infos)
◊ Autre gros point noir, en Polynésie française, la prévalence du surpoids est de 69,9 %, dont 40,4 % au stade de l’obésité ; 70 % des plus de 18 ans sont en surcharge pondérale et 40 % souffrent d’obésité. Il y a quelques semaines, la chaîne France Ô diffusait un reportage inquiétant sur l’obésité en Polynésie française. À son tour, Outremers360 propose une enquête de son partenaire, le magazine Dixit, où l’on apprend que l’obésité serait « liée à une alimentation industrielle et trop riche, mais aussi à des prédispositions génétiques ». Bien loin d’être fataliste, cette enquête, publiée début janvier révèle également les efforts des pouvoirs publics polynésiens pour refréner le problème de l’obésité en Polynésie française.
Obésité en Polynésie: Le problème à bras le corps (outremers360)
L’obésité n’est pas une fatalité. Ce pourrait être le slogan de Rahu’ea, qui s’investit en faveur de la prise en charge des personnes en surpoids, plus particulièrement du côté de la Presqu’île. Entre autres initiatives, l’association a lancé début août un programme de cinq mois, Rahu’ea Moove, lequel s’appuie sur deux séances hebdomadaires de sport adapté, complétées d’ateliers d’éducation thérapeutique, avec la mise en oeuvre imminente d’un fa’a’apu collectif.
Lutte contre l’obésité : Cinq mois pour renouer avec de bonnes habitudes de vie (La Dépêche)
Afin de lutter contre l’obésité et le diabète qui frappent très durement la société polynésienne, le gouvernement du pays a décidé voila quelques mois d’encourager les industriels à mettre moins de sucre dans leurs produits. Le Pays a en conséquence décidé d’appliquer une taxe de 30 francs CFP sur le kilo de sucre importé. Cette taxe a finalement… été abaissée à 20 Fcfp pour ne pas… trop sanctionner certaines sociétés (!).
La chasse à la malbouffe est ouverte (Polynésie 1ere)
◊ Autre point noir, plus de 30 suicides aboutissent chaque année et plusieurs centaines de personnes optent pour cette option pour quitter ce monde, explique-t-on à l’association SOS Suicide qui a organisé une conférence-débat sur la santé mentale, le 4 septembre, à l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide.
Une trentaine de suicides chaque année en Polynésie (TNTV)
Suicide, santé mentale : une soirée pour faire le point (Radio 1)
Une soirée dédiée à la prévention du suicide (Tahiti Infos)
◊ Les violences, notamment celles faites aux femmes, sont encore trop fréquentes. En partenariat avec un autre collectif de métropole, le Collectif contre la violence en Polynésie française a organisé, samedi 14 septembre, une marche contre la violence. Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées devant la cathédrale de Papeete. Une faible mobilisation mais les participants espèrent bien que l’événement entraînera un élan contre la violence
Une marche pour dire « Stop à la violence en Polynésie » (Polynésie 1ere)
Une « marche blanche » contre la violence et le silence (Radio 1)
Une cinquantaine de personnes pour la marche contre la violence à Papeete (TNTV)
« Nous nous devons de lutter contre toutes les formes de violence » (Tahiti Infos)
◊ On n ‘oubliera pas non plus les violences faites aux animaux. La violence faite aux animaux et la violence familiale n’existent pas isolément: les mauvais traitements aux animaux sont souvent un signe de problèmes dans la famille.
Violence envers les animaux : quelle réglementation, quelles sanctions ? (TNTV)
À Moorea, l’objectif de l’association Eimeo Animara (pour la protection des animaux) est de sensibiliser la population de Moorea à la surpopulation canine et féline, et à la nécessité de procéder à la stérilisation des animaux avec les aides qu’elles pourront bénéficier venant de l’association ou de la commune par le service social pour les personnes éligibles.
Moorea – Des référents pour inciter la population à la stérilisation des animaux (La Dépêche)
◊ Enfin, les enfants sont surexposés aux écrans : la télévision, l’ordinateur, également les écrans nomades. Pour les plus jeunes, cela entraîne des troubles de l’apprentissage, un manque de sommeil et des problèmes relationnels.
Addictions aux écrans : comment changer les habitudes ? (Polynésie 1ere)
Internet et les réseaux sociaux sont-ils des pièges dont les premières victimes sont les adolescents ? La question est plus que jamais d’actualité. En Polynésie, on n’échappe pas à l’utilisation intensive du Web qui peut parfois mener à des dérives. Pour éviter les pièges, la gendarmerie met régulièrement en place des actions. Les professionnels de santé se sont aussi saisis de cette problématique.
Les dangers des réseaux sociaux (TNTV)
Rendre plus facilement détectables des vidéos truquées par des outils d’intelligence artificielle : tel est l’objectif du « deepfake challenge », lancé jeudi par des entreprises de la tech et des universitaires.
Un “deepfake challenge” pour lutter contre la désinformation (TNTV)
De façon plus conviviale et plus « humaine », un protocole de partenariat a été signé avec le chef de corps du RSMA-Pf pour mettre en place une action contre l’illettrisme : les boîtes à livres. « Ce protocole permet à nos jeunes du RMSA de construire des boîtes à livres qui seront mises à disposition des collèges partout en Polynésie, et dans lesquelles des donateurs vont donner des livres. Cela permet à la fois de travailler sur nos jeunes contre l’illettrisme, mais également pour de jeunes collégiens ou de jeunes citoyens, d’aller prendre un livre, et d’avoir un peu le goût de la lecture. » (…)
Des boîtes à livres pour lutter contre l’illettrisme (TNTV)
Facteur de décrochage scolaire, l’illettrisme fait l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics. Boîte à livre, ateliers lectures, ou remise à niveau : quelles actions sont déployées pour prévenir ce handicap ?
Quelles actions pour prévenir l’illettrisme en Polynésie ? (TNTV)
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