Appréhender la thématique du développement durable, c’est intégrer la notion de “transversalité” entre des domaines apparemment loin les uns des autres… Tout est lié ! : éco-mobilité, alimentation durable, société : éducation et sensibilisation, culture, protection de l’environnement et de la biodiversité. Le mois de septembre est riche en initiatives. Les médias locaux en ont parlé, mais de façon dispersée. Il est opportun de les contextualiser dans cette perspective.
Éco-mobilité
L’écomobilité ou la mobilité durable est une notion apparue dans le sillage des questions de développement durable, pour désigner la conception, la mise en place et la gestion de modes de transport jugés moins nuisibles à l’environnement, sûrs et sobres, en particulier à moindre contribution aux émissions de gaz à effet de serre. (Wikipedia)
On l’avait annoncée sur un précédent billet, Développement durable : Énergie, transport, innovations… des solutions émergent sur le fenua (AvA-Infos) la Semaine européenne de la mobilité s’est aussi déroulée à Tahiti, du 16 au 22 septembre. Un concours a été lancé dont voici les résultats :
Les gagnants du jeu concours « écomobilité au Fenua » (TNTV)
Les jeunes et l’éco-mobilité (Polynésie 1ere)
Des petites vidéos pour faire oublier les grosses voitures (Radio 1)
Défendre la planète en musique, et sans voiture (La Dépêche)
Voici un portrait du premier gagnant : Narii Pou et « Ma vision de l’écomobilité » (Tahiti Infos)
L’occasion de rappeler que l’écomobilité, c’est aussi une politique d’aménagement et de gestion du territoire et de la ville qui favorise une mobilité pratique, peu polluante et respectueuse de l’environnement, ainsi que du cadre de vie. Écomobilité (Futura-Sciences)
Alimentation durable
Comme nous le rappelions dans un précédent billet : La crise de la Covid-19 – qui n’est peut-être pas terminée (c’était en juillet) – a mis en évidence la nécessité pour la Polynésie française de développer un modèle économique plus résilient et autonome.
Société /économie : les enjeux post (?) Covid-19 (AvA-Infos)
Au mois de juin déjà, face à la situation de crise sanitaire (et économique), une démarche de résilience agricole s’était manifestée de la part de certaines communes.
Planter pour assurer la sécurité alimentaire (AvA-Infos)
Agriculture, alimentation, plantes et santé : des pistes de résilience à suivre (AvA-Infos)
En septembre, un mouvement de réappropriation du travail de la terre se confirme. Beaucoup de gens ont notamment envie de cultiver leur petit jardin bio. Les semis étaient donc très prisés, ce samedi 5 septembre, au marché du terroir de Punaauia.
Marché du terroir : retour à la terre VS Covid envahissant ! (Polynésie 1ere)
À Huahine, des projets pilotes émergent, au travers desquels le Pays montre sa volonté de faire des Raromata’i le grenier de la Polynésie française.
Des projets pilotes pour l’agriculture (Tahiti Infos)
Les énergies fossiles n’étant pas inépuisables, les alternatives renouvelables se développent doucement, mais sûrement. Au fenua, les centrales hydroélectriques en sont un exemple majeur. Sur le plan des initiatives individuelles, les panneaux solaires constituent également une option durable. D’ailleurs, certains bâtiments officiels ou commerciaux s’y mettent, alors pourquoi pas le secteur primaire ? C’est le pari d’Akuo Energy, qui se présente comme un « producteur indépendant français d’énergie renouvelable et distribuée ».
Il n’y a pas que les professionnels qui sont concernés. La Direction de l’agriculture (DAG) réalise des tutoriels vidéo pour permettre à ceux qui le veulent de se lancer dans un potager, même sans rien y connaitre. Une conséquence de la covid, pour encourager au développement de l’autosuffisance alimentaire. L’objectif affiché est de familiariser la population avec ces techniques, histoire de l’encourager a créer son propre fa’apu. 20 épisodes ont été tournés en français et en tahitien.
Devenir agriculteur à la maison c’est possible ! (Polynésie 1ere)
De son côté, Te Ora naho, la fédération des associations de protection de l’environnement (Fape), organise des formations d’initiation aux techniques de base de l’agroécologie. (…) L’objectif est de guider les personnes qui souhaitent se lancer dans une agriculture de type familiale d’après les neuf principes d’un « fa’a’apu durable ».
Apprendre les techniques pour avoir son « fa’a’apu durable » ! (La Dépêche)
Les stages de fa’a’apu ont la cote (Tahiti Infos)
Enfin, de manière originale, un groupe sur Facebook propose d’échanger les affaires dont vous souhaitez vous séparer contre… des fruits et légumes.
Troc – Des fruits et légumes comme monnaie d’échange (La Dépêche)
Société, éducation et sensibilisation
Le 26 septembre au Théâtre de la Maison de la culture, TedX Papeete s’empare d’une thématique interpellante. Neuf intervenants de Polynésie y partaget leur vécu d’une « régénération physique et psychique » et leur vision d’un rapport « renouvelé » au monde et à soi-même. Un thème qui, en pleine crise sanitaire s’est « imposé naturellement ».
En pleine crise sanitaire, Tedx explore la « résilience et la renaissance » (Radio 1)
Suite à la présentation du “Plan pour la paix” faite l’année dernière, des ateliers pilotes d’éducation à la non-violence et à la paix vont être mis en œuvre. Ces ateliers débutant le 30 septembre se dérouleront jusqu’au mois de décembre sur un total 42 heures. Ils seront animés par une entreprise locale de médiation et bénéficieront à deux groupes de quinze personnes.
Début des ateliers pilotes d’éducation à la non violence et à la paix (TNTV)
Il est important de vivre en accord avec les rythmes de la nature. De même, de se réapproprier des valeurs autrefois respectées par les anciens Polynésiens. Depuis cinq ans déjà, c’est sur le marae Ivirau tomaru que l’association Haururu organise la cérémonie Vaere a Marae, cérémonie qui annonce et prépare la saison de l’abondance Matari’i i nià. Il s’agit habituellement d’une opération de nettoyage des lieux (aussi sur l’ensemble des marae du site de Fare Hape). Cette année est particulière pour l’association, car grâce au soutien du Pays, et après 1 mois de travaux, le marae a été rénové en grande partie par Mark Eddowes et son équipe. L’archéologue y a apporté son savoir-faire et ses connaissances
L’association Haururu prépare la période d’abondance sur le marae ivirau tomaru rénové (TNTV)
Protection de l’environnement et de la biodiversité
Enfin, on n’oubliera pas l’importance de conserver l’intégrité des lieux dans lesquels nous vivons. Il y a encore à faire pour que disparaissent les gestes d’incivilité environnementale encore trop souvent observés. Comment des bénévoles peuvent-ils encore être amenés -malgré des années de sensibilisation de la part des pouvoirs publics – à retrouver des centaines de kilos de déchets sur le littoral d’Arue ? Même épaulés par les services de la mairie. Idem sur un sommet de Moorea ?
Arue : 1,6 tonne de déchets ramassés sur le littoral (TNTV)
Arue : plus de 1.6 tonnes de déchets verts ramassés (Polynésie 1ere)
Moorea – 2 tonnes de déchets enlevées en montagne (La Dépêche)
Les Bourdons de Moorea, un collectif essentiellement environnemental, ne cesse quant à lui de mener des opérations de nettoyage dans plusieurs secteurs géographiques de l’île sœur. Infatigables, surmotivés et forçant même l’admiration d’une grande partie de la population, ses adhérents vont célébrer dans quelques jours leur un an d’existence.
Des « Bourdons » écolos nettoient Moorea (Tahiti Infos)
Le film documentaire Coral Gardeners Les enfants du corail de Karim Mahdjouba vient d’être récompensé lors de la 2e édition du Wallachia international film festival de Bucarest, en Roumanie. Le film réalisé en Polynésie, inscrit au FIFO 2020 dans la catégorie « Les écrans océaniens », y a remporté un « silver award ». Ce documentaire de 55 minutes est à la fois un plaidoyer pour la protection de l’environnement, la lutte contre le réchauffement climatique, mais il met aussi en lumière la jeunesse qui se mobilise à l’image de Titouan Bernicot, 21 ans, qui a fondé l’association Coral Gardeners à Moorea
Le film Les enfants du corail récompensé au Wallachia international film festival (TNTV)
Kiara Gilroy et Ethan Finck ont créé, avec l’aide de leurs parents, l’association Ecokidz. Cette association rassemble des personnes impliquées dans la protection de l’environnement. Pour sensibiliser toujours plus de monde, Kiara et Ethan participent au tournage d’une série qui sera diffusée à la télévision l’année prochaine.
Page enfant : Ecokidz, l’écologie pour petits et grands (Tahiti Infos)
Félicitation !