À quelques mois de la fameuse COP 21, à Paris, le magazine S!lence – écologie, alternatives, non-violence – pose des questions de fond concernant ce rendez-vous international politico-médiatique sur le climat. Est-il « destiné à amuser la galerie et à chloroformer l’opinion publique » , comme le pensent beaucoup d’écologistes ? En proposant de « Sauver le Climat par le bas », le mensuel donne la parole à celles et ceux engagés sur le sujet.
Le magazine S!lence pose notamment d’emblée une question fondamentale. « Pour limiter notre impact global sur le climat, les actions individuelles de simplicité volontaire et de consommation responsable sont nécessaires. L’organisation collective à l’échelle locale, qu’elle soit d’origine citoyenne ou communale, est également importante. Mais il semble que ces deux types d’actions cumulés restent insuffisants pour relever le défi climatique global. Est-on pour autant condamnés à s’en remettre à des négociations mettant notre destin commun dans les mains de dirigeants politiques qui ont clairement d’autres priorités que le climat ? ». Pour Antoine Lagneau, de « Quartiers en transition« , interrogé par le magazine, « il faut multiplier les alternatives locales pour étouffer le système néolibéral » (…) , »il semble aussi important de construire une forme de bouclier politique en mettant en avant des idéaux humanistes et foncièrement libertaires, où l’horizontalité des décisions reste la règle« . Les questions sont nombreuses pour les « alternatifs ». À part la mobilisation pour peser sur la Cop 21, quelles autres voies s’offrent à nous pour bloquer les causes du changement climatique par la base, avec notre pouvoir direct ? Quelles priorités entre transformation sociale par la transition locale, sensibilisation du public, lobbying sur les acteurs du changement climatique, action directe (blocages, boycott, sabotage, etc.) ? Quelles sont les cibles principales de ce combat climatique ? De nombreuses pistes de réflexion restent à défricher…
Publiée depuis 1982, la revue S!lence (explorateur d’alternatives) se veut un lien entre toutes celles et ceux qui pensent qu’aujourd’hui il est possible de vivre autrement sans accepter ce que les médias et le pouvoir nous présentent comme une fatalité. Contrairement à d’autres revues qui ont choisi un créneau très spécialisé pour se développer (Alternatives Santé sur la santé, Alternatives Economiques pour l’économie…), S!lence a fait le pari d’avoir une vision plus globale, qui essaie de confronter différents critères nécessaires à une alternative à la fuite en avant actuelle. Le n° 435, été 2015 peut être commandé en ligne.
Félicitation !