S’inspirer des traditions pour la protection de l’environnement

La protection de l’environnement est aussi affaire de culture. Certaines des traditions ancestrales sont porteuses d’une sagesse qui manifeste un accord avec les rythmes cosmiques. Le respect de la nature, en particulier en la gardant propre, pourrait s’en inspirer. L’association Haururu a souhaité rappeler un marqueur de temps lié au calendrier traditionnel avec la remise à l’honneur d’une cérémonie oubliée, vaereä marae, qui se situe au moment de l’équinoxe, autour du 20 septembre. 

Tous les ans depuis une vingtaine d’années, autour du 20 novembre, Haururu –  association éco-culturelle qui gère le site de Fare Hape, dans la vallée de Papenoo – met en place une série de manifestations pour fêter le nouvel-an mäohi. Ces cérémonies et festivités répondent à une quête de sens et d’identité en accord avec les traditions polynésiennes. Il s’agit alors de célébrer Matarii i ni’a et le retour de l’abondance avec la rentrée dans une saison plus chaude, plus humide et donc plus fertile. Le pendant en est Matarii i raro, en mai, qui indique l’entrée dans la période de restriction. 

Haururu souhaite désormais valoriser une date intermédiaire qui permet de mieux être en phase avec le calendrier des saisons sous nos latitudes. Autour du 20 septembre, les Anciens procédaient alors au grand nettoyage des marae (d’où l’expression vaereä marae). Cette année, pour la première fois, les membres de l’association étaient invités à la célébrer en se rendant sur le marae  »Ivirau Tomaru » (non loin de l’entrée du parc naturel de Tefaäiti). 

« Il faut avant tout nettoyer notre mental »

Le samedi 22 septembre, une petite cérémonie y a été organisée avant d’entreprendre une remise en état de propreté de ce site archéologique situé au milieu de la vallée de Papenoo : nettoyage et remise en place de pierres recouvertes de mousse, débarras de souches d’arbres pourries, balayage de feuilles mortes…  Des Auti (ou Ti, Cordyline) ont été plantés dans le périmètre du site tandis qu’étaient dégagés les troncs d’arbres fruitiers plantés les années précédentes dans les environs. Il ne s’agit pas pour Haururu de réaliser une reconstitution historique ni de pratiquer un rite de la religion ancestrale mais de retrouver des valeurs permettant d’être mieux en accord avec les rythmes naturels des saisons que savaient respecter les anciens.

« L’opération de nettoyage des marae à cette occasion se faisait autrefois en silence », explique la présidente de l’association, « car c’était aussi un moment favorable au nettoyage de l’esprit ». La remise en valeur des cérémonie liée à Matarii, en lien avec la constellation des Pléiades, est pour une grande part due à Haururu qui souhaite ainsi proposer une nouvelle date pour la réappropriation du calendrier traditionnel polynésien.

C’est la première fois que nous mettons cela en place. Nous sommes dans la recherche et nous sommes ouverts à toute réflexion », précise Léone Tehuira. « Nous voudrions inviter tous ceux qui sont sensibles à la culture mäohi à découvrir ce type de cérémonie de manière à préparer Matarii i nia. Il faut avant tout nettoyer notre mental, afin de rentrer en paix dans la période d’abondance », explique encore la présidente de l’association en rappelant que les guerres étaient alors autrefois proscrites à ce moment là. 

 

En savoir plus: Haururu, les gardiens de la Papeno’o (vice-rectorat)

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