admin on 5 juin 2016 Aucun commentaire
Élévation du niveau des océans, blanchissement des coraux, expansion des épidémies… les pays de la région Pacifique sont en première ligne du réchauffement climatique. Le point de la situation.
175 pays ont signé en décembre dernier l’accord de réduction des émissions de gaz à effet de serre conclu lors de la COP 21 à Paris. En mai, les négociateurs ont discuté à nouveau à Bonn, en Allemagne, afin d’obtenir l’application du texte de la COP. Les points à éclaircir sont tels que la conférence de Paris, si symbolique et importante soit-elle, ne marquait que le début du travail. Pour entrer en vigueur d’ici 2020, le texte doit en effet être ratifié par les Parlements nationaux d’au moins 55 pays, représentant au moins 55% des émissions mondiales. Cette intersession à Bonn permet de valoriser les États qui l’ont déjà ratifié et de mettre la pression sur ceux qui traînent un peu des pieds. Et notamment, sur l’Union européenne, qui ne parvient pas à discuter de la répartition de l’effort entre ses 28 Etats membres… Il faut savoir par ailleurs que pour préparer la COP 22 (au Maroc en 2016), les pays du Nord et du Sud ont des intérêts divergents à défendre. Pour les pays industrialisés, les mesures à prendre tiennent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique lié aux activités humaines, alors que pour les pays en développement, l’enjeu est de s’adapter aux effets déjà dévastateurs de la hausse des températures.
Or, contenir le réchauffement global en dessous des 2 °C d’ici à la fin du siècle, selon l’objectif fixé lors de l’Accord de Paris ne serait même pas suffisant, si l’on en croit nombre de scientifiques, dont le célèbre climatologue James Hansen.
– Réchauffement climatique : l’accord signé à la COP 21 ne suffira pas à sauver la planète (Sud-Ouest)
Les États insulaires du Pacifique sont largement concernés par la montée des eaux dues au réchauffement climatique.
– La montée des eaux fait disparaître cinq des Îles Salomon (Polynésie 1ère)
Il faut également savoir que ce réchauffement peut avoir des incidences sanitaires sur les populations du Pacifique
– Le dérèglement du climat, facteur d’expansion du zika et autres virus (Polynésie 1ère)
Les États insulaires se mobilisent
Ces États avaient déjà lancé l’appel « Sauvons le climat », en octobre 2015. En avril de cette année, une réunion s’est déroulée à Apia (Tahiti Infos), qui avait pour vocation de rassembler les référents de tous les pays du Pacifique Sud sur ce thème. Les sessions de travail ont à la fois permis à la délégation polynésienne d’analyser les tenants et aboutissants des termes de l’Accord de Paris pour les Pays du Pacifique mais aussi de mieux comprendre les mécanismes d’accessibilité au fonds vert pour le climat.
En mai, des experts internationaux se sont également réunis à Nouméa, lors du sommet Oceania 21, pour améliorer la collecte de données sur l’océan dans la région Pacifique, afin de mieux gérer et anticiper les changements du climat.
– Climat : la région Pacifique veut augmenter ses connaissances de l’océan (Tahiti Infos)
– Oceania 21 : les îles du Pacifique plaident pour une « révolution internationale » sur le climat (Le Monde)
Une importante remontée naturelle de gaz carbonique
La situation pourrait en effet devenir sérieuse pour la région si l’on ajoute aux causes de réchauffement d’origine humaine (industrie, transport, agriculture…) des causes d’origine naturelle. Des chercheurs de l’Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine (Allemagne) se sont en effet inquiétés récemment de la découverte d’un « monstre géant » au fond de l’océan Pacifique : une importante accumulation de gaz carbonique, formée à l’âge de glace, qui refait surface dans la partie sud de l’océan Pacifique.
– D’ importantes quantités de gaz carbonique s’échappent de l’océan Pacifique (Polynésie 1ère)
Les récifs coralliens du Pacifique en danger
L’état critique des coraux est en tout cas suffisamment inquiétant pour que des décisions soient actées rapidement :
– Plus de 90 % de certaines colonies de corail touchées par le blanchissement (La Dépêche de Tahiti)
– La grande barrière de corail en sursis (Polynésie 1ère)
– Le blanchissement des coraux se poursuit en Nouvelle-Calédonie (Polynésie 1ère)
La Polynésie française n’est pas épargnée… Alors qu’habituellement, la partie marquisienne d’une mission du Criobe prévue tous les deux ans se déroule au mois de novembre, les scientifiques ont décidé cette année d’avancer leur venue en raison du blanchissement corallien observé depuis plusieurs mois sur l’ensemble de l’archipel en même temps que le réchauffement significatif de l’eau.
– Nuku Hiva – Blanchissement corallien et recensement des poissons au menu des scientifiques (La Dépêche de Tahiti)
C’est un objectif de même type qui est engagé avec la nouvelle expédition Tara qui a embarqué des scientifiques qui étudieront pendant plus de deux ans la biodiversité des récifs coralliens et leur évolution face au changement climatique.
– La goélette Tara part explorer les coraux du Pacifique (Tahiti Infos)
– Tara Pacific : une expédition scientifique sans précédent (Polynésie 1ère)
– La goélette Tara s’élance à la conquête du Pacifique (TNTV)
Félicitation !