Protection de la biodiversité : une urgence

La protection de la biodiversité devrait être une priorité absolue de tous les gouvernements. Celle-ci est frappée, au niveau mondial, d’un déclin à la rapidité inédite. Les pollutions persistantes et la surexploitation des ressources accélèrent la disparition des populations animales et végétales.  Qu’en est-il en Polynésie française ? 

Deux tiers des plantes endémiques et la moitié des oiseaux seraient menacés en Polynésie. Parmi toutes ces espèces, beaucoup sont uniques au monde. 

Biodiversité : En Polynésie, plusieurs espèces endémiques menacées (Outremer360.com) 

Le 22 mai est déclaré Journée mondiale de la biodiversité. On ne peut pas dire qu’il y ait eu cette année une grosse mobilisation pour activer la sensibilisation à cette thématique importante. Trois espèces végétales invasives (notamment Wedelia,  dont il a été préconisé par le passé de  la planter sur les terrains en pente pour retenir la terre !) sont pourtant venues allonger la liste des espèces menaçant la biodiversité de nos îles.

La liste des espèces menaçant notre biodiversité s’allonge (Tahiti Infos) 

 

Le Pays et l’Etat ont néanmoins signé une convention pour réaliser un diagnostic de la faune, de la flore et de la qualité des eaux de la vallée de Papenoo (côte est de Tahiti). Le montant de l’opération est estimé à plus de 15 millions de francs CFP. Elle devrait être réalisée au second semestre 2018 et devrait durer un an. 

La vallée et la rivière de la Papenoo à la loupe (TNTV)

 

L’expédition scientifique française Under the Pole sera en Polynésie en juillet et passera 15 mois à étudier nos récifs coralliens profonds et les superprédateurs. L’objectif, à terme, est de mieux protéger notamment deux espèces via la création d’aires marines protégées, d’organiser un éco‑tourisme durable et de sensibiliser le public à leur protection.

Une expédition scientifique pour étudier nos coraux, nos requins et un habitat sous-marin (Tahiti Infos)

 

Les baleines à bosse remontent de l’Antarctique dans les eaux polynésiennes pour assurer leur reproduction. Pour mieux les protéger, la nouvelle version du code de l’environnement (voir l’arrêté) modifie de manière importante leur observation ainsi que celle des dauphins. Il ne sera désormais plus possible de les observer dans les lagons, baies et passes. Les bateaux ne pourront pas s’approcher à moins de 100 mètres des baleines.  

De gros changements pour l’observation des baleines et dauphins (Tahiti Infos) 

Nouvelles règles d’observation des mammifères marins (TNTV) 

Les textes du code de l’environnement étaient jusqu’à présent assez flous. Il y a un an, deux affaires avaient été jugées. 

Premières condamnations pour de mauvaises approches de baleines (La Dépêche) 

Sur les cinq prévenus, trois avaient été relaxés et deux condamnés mais dispensés de peine. Les tribunaux seront sans doute désormais plus sévères…

Exposition à voir 

À noter, pour les Polynésiens en vacances en métropole, lexposition photographique d’Alexis Rosenfeld, prévue du 2 juin au 30 août 2018 au siège de l’Unesco à Paris, en collaboration avec le Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) de Moorea. L’exposition Les récifs coralliens, un enjeu pour l’humanité a pour objectif d’attirer l’attention sur ces écosystèmes très précieux menacés de disparition.

Les coraux à l’honneur au siège de l’Unesco  (Tahiti Infos) 

Un combat national

Le ministre national de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a présenté, le 18 mai,  son plan de bataille pour enrayer le déclin de l’environnement. Plus largement, il voudrait « placer dans le radar de nos sociétés l’enjeu biodiversité au même niveau que l’enjeu climatique », parce qu’ « on ne gagnera pas l’un sans l’autre ». Dans cette optique, la France espère faire entendre sa voix grâce au sommet du G7 qu’elle présidera en 2019. Et peut-être en 2020 au congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), connue pour sa liste rouge des espèces menacées. Encore faudrait-il qu’il soit écouté par d’autres ministres du gouvernement (agriculture, logement) pour qui les préoccupations écologiques ne sont pas forcément une priorité…

Préserver la biodiversité, c’est aussi nous préserver (Agence française pour la biodiversité)

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En savoir plus sur l’importance de la biodiversité

La biodiversité est essentielle pour le développement naturel de tous les écosystèmes de notre planète. Une grande biodiversité augmente la stabilité et l’adaptabilité de la biosphère face aux modifications des conditions environnementales: L’importance de la biodiversité | Biodiversité

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