Les news de la première semaine de la nouvelle année

  Environnement et développement durable : l’actualité récente a été relativement modeste en ce qui concerne ces thématiques. L’occasion, à travers ces quelques news, de se rappeler que le développement durable demande une approche transversale. Il s’inscrit dans une démarche globale, mais nécessite de prendre en considération les enjeux sociaux, économiques et environnementaux des sujets traités, et… de les débattre dans un cadre de démocratie participative.

 

 Le 2 décembre 2021, lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, il a été décidé que l’année 2022 serait « l’Année Internationale des sciences fondamentales pour le développement durable ». L`écologie, l’une des composantes fondamentales du DD est au coeur des préoccupations de cette revue de presse. AvA-Infos poursuit sa veille au sein des médias locaux. Petit point sur l’actualité de la première semaine de janvier.

 

Protection de la ressource marine

# Au vu des résultats observés dans la Zone de pêche réglementée (ZPR) de Papara, le conseil des ministres du 22 décembre annonçait la reconduction du dispositif dans les mêmes conditions jusqu’en décembre 2023. La commune de Mataiea, dont la partie de la ZPR d’Atimaono n’est plus protégée depuis le 31 décembre, va quant à elle protéger le récif situé entre les passes de Aifa et de Rautirare pour deux années et le motu Puuru, pour 5 ans.

Les Rahui de Papara et Mataiea reconduits (Radio 1)

Depuis vendredi 31 décembre à minuit, cet espace maritime, soumis depuis le 28 novembre 2019 à une interdiction de pêche, est désormais accessible. (…) (Elle) est officiellement réouverte depuis vendredi 31 décembre à minuit. La zone s’étend sur environ 11 km². L’objectif du rahui est de préserver et restaurer les ressources marines sur le long terme et de concilier les activités de pêche avec la protection de l’environnement, explique Clément Vergnhes, adjoint au maire de Teva I uta. Les deux années de fermeture initialement prévues, ont permises aux différentes espèces de poissons et de coquillages de se multiplier. Les pahua sont plus gros et les maito, paihere et ume, plus nombreux.

Mataiea lève sa zone de rahui après 2 ans d’interdiction de pêche (Polynésie 1ere)

 

# Une intervention a été effectuée dans la passe de Punaauia située dans la zone de pêche réglementée (ZPR) de Nuuroa, jeudi soir (30/12). L’association Tamari’i no te moana et la police municipale de la commune ont adressé un avertissement aux pêcheurs ayant enfreint la réglementation en vigueur. (…) L’association a enfin pu voir ses efforts aboutir puisque les membres ont procédé, avec l’aide des agents de la police municipale, à une intervention de nuit dans la passe de Taipari située dans la zone de pêche réglementée de Nuuroa. Sept plongeurs ont été surpris en pleine pêche interdite dans la zone : pêche au fusil de nuit, prises de cigales de mer et de langoustes.

Pêche interdite : Tel est pris qui croyait prendre (Tahiti Infos)

 

Biodiversité

# La Direction de l’environnement (DIREN) nous fait redécouvrir le chevalier errant ou Tringa incana, « oiseau limicole de la famille des Scolopacidae ». Cet oiseau voyage jusqu’à Tahiti, voire jusqu’en Australie, pour « fuir le froid glacial de son habitat d’origine » comme l’Alaska ou le nord-ouest du Canada. Il est possible de « l’observer le long des plages, des rivières, où il se nourrit de petits poissons, de crustacés ou de vers de sable ». Aussi appelé ‘uriri au fenua, cet oiseau migrateur est considéré comme « porteur de bonne nouvelle ».

Les chevaliers errants de passage au fenua (Tahiti Infos)

 

# L’association Proscience s’apprête à présenter le premier “Guide des coccinelles communes de Tahiti”. Elaboré par Élodie Cinquin-Beigbeder, présidente de l’association, il présente cet insecte aussi apprécié que méconnu. (…) Elle a élaboré différents documents d’appui pour les enseignants qui souhaiteraient utiliser la coccinelle comme outil d’apprentissage des cycles du vivant et a conçu le guide. (…) Le guide sera disponible à la boutique du Musée de Tahiti et des îles à Punaauia, à la boutique de Mme Carotte à Papeete et au Fare Natura à Moorea.

Un guide pour mieux connaître les coccinelles de Tahiti (Tahiti Infos)

 

3R : réduire, réutiliser, recycler

# Depuis le samedi 1er janvier, la mise à disposition de sacs en plastique dans les commerces est illégale en Polynésie. C’est un pas symbolique pour le collectif Nana Sac plastique et une contrainte qui en vaut la peine pour la Fédération générale du commerce. Une prise de conscience des consommateurs est nécessaire, selon Moana van der Maesen du collectif Nana sac plastique, car ce n’est que le début d’un processus plus large. 

(…)  Dans son communiqué rappelant l’échéance du 1er janvier, le gouvernement polynésien indiquait avoir pour ambition un « processus global de réduction des déchets à la source » incluant la vaisselle en plastique, les barquettes plastiques et métalliques à usage unique. « Les sacs en plastique ne sont pas la plus grande source de pollution, c’était plutôt la plus facile à endiguer aujourd’hui » explique Moana van der Maesen, co-fondateur du collectif Nana Sac plastique. Il rappelle que ce plastique qui sert à transporter les produits frais facilement, se retrouve dans la nature, puis dans nos assiettes. Le militant alerte enfin sur l’effondrement de la biodiversité qui menace notre civilisation.

La fin des sacs en plastique, « c’était le plus facile » (Radio 1)

(…) Si la majorité de la population est consciente de l’enjeu important de la mise en place d’une telle réglementation, celle-ci ne fait pas forcement l’unanimité et pour certains, ce n’est pas simple. (…) Pourtant, il existe de réelles alternatives à la problématique de l’emballage et l’association Nana sac plastique en propose sur sa page Facebook. Cette réglementation importante, qui marque un tournant pour le fenua en termes d’environnement, est la première étape d’un processus global de réduction des déchets à la source. La Polynésie française est entrée dans une démarche de « zéro gaspillage » qui repose sur le principe que tout ce qui ne peut pas être réutilisé, réparé, recyclé ou composté doit cesser d’être produit et peut-être interdit.

La fin des sacs plastique depuis le 1er janvier (La Dépêche)

 

# A Maupiti, avant les fêtes de fin d’année, l’association Maurua nui no te Arutai Mareva a procédé à un ramassage des déchets sur l’île. Cette action environnementale a débuté sur les motu pour ensuite se terminer sur l’île principale. Au total, ce sont plus de 8 tonnes de déchets qui ont été ramassées. (…) Depuis sa création en 2013, l’association Maurua nui no te Arutai Mareva multiplie les opérations de nettoyage. Son président Temanihi Yee On appelle la population de Maupiti à une prise de conscience

Plus de 8 tonnes de déchets ramassées à Maupiti (TNTV)

 

# Lancés en décembre 2020 par l’association Tīa’i Fenua, les ateliers Tātā’i vont être organisés pour la première fois dans les îles. Ils auront lieu à Rangiroa ce samedi (8 janvier). Ils sont un premier pas vers l’ouverture d’une ressourcerie prévue début 2023. Les ateliers Tātā’i ont été lancés par Tīa’i Fenua pour la première fois il y a un an. C’était en décembre 2020 à l’occasion du Noël solidaire. L’idée est de réunir, le temps d’une matinée, des particuliers et des professionnels de la réparation ou adeptes du bricolage. (…) Installée à Rangiroa, Moea Pereyre lance l’opération dans les îles…

Les ateliers Tātā’i voyagent à Rangiroa (Tahiti Infos)

 

Alimentation

# Rien ne prédestinait Tamatoa Chaze à trouver sa voie dans l’agriculture. Et pourtant. Le jeune homme de 33 ans est aujourd’hui à la tête d’une société de transformation de fruits 100% locaux. Un projet sur lequel lui et son père ont parié il y a maintenant 4 ans. À force d’efforts et de persévérance, l’entreprise située à Nuku Hiva fait aujourd’hui vivre 160 agriculteurs et prône la valorisation des produits du fenua. (…) L’entreprise compte seulement 6 employés aujourd’hui mais fait vivre bien plus de foyers : 160 agriculteurs de Nuku Hiva au total, tous fournisseurs et partenaires de la Compagnie du fruit marquisien. La société favorise une économie circulaire qui profite à tous mais son fonctionnement a demandé du temps, de la patience et un peu de diplomatie. (…) Viser toujours plus loin, tel pourrait être l’adage de Tamatoa qui ne se repose jamais sur ses acquis. Si ses sociétés carburent aujourd’hui, l’entrepreneur souhaite pousser l’exploitation des fruits marquisiens à son maximum. L’objectif : valoriser l’entièreté du fruit et ainsi, ne produire aucun déchet …

Cultiver son jardin pour apporter sa pierre à l’édifice (TNTV)

 

Projet de ferme aquacole à Hao

# Une fois de plus, l’année se termine sans que le projet de ferme aquacole de Hao n’ait été concrétisé. Pénalisée par la crise Covid, la société Tahiti Nui Ocean Foods (TNOF) peine toujours, malgré le soutien permanent du Pays et de la commune. (…) TNOF disait vouloir investir 32 milliards de francs dans cette ferme qui, selon les investisseurs, aurait employé 600 salariés locaux ainsi qu’une cinquantaine de cadres chinois pour former les Polynésiens. Dans un rapport daté du 28 juillet, la chambre territoriale des comptes (CTC) dresse un bilan peu optimiste de la fiabilité du projet porté par Wang Cheng. (…) Sur l’impact environnemental, qui pose toujours question dans l’opinion publique, TNOF se dit déterminé à mettre en oeuvre les meilleures pratiques de durabilité et de protection de l’environnement en vigueur.

HAO – Malmené par le président de la République et la justice
Année compliquée pour le projet de ferme aquacole (La Dépêche) 04/01/22, p. 10

PDF en PJ, dans l’attente de la version en ligne

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