Poly SEL, système d’échange local polynésien : offres et demandes en ligne

S.E.L. veut dire « Système d’Échange Local ». Il y en a 300 en France et des milliers dans le monde. En Polynésie, c’est « Poly SEL », qui n’est pas une association mais un réseau d’entraide : un groupe de personnes inscrites sur le site poly.communityforge.net pour se donner des coups de mains, comme on le fait naturellement en famille ou entre amis, sauf que là, on le fait avec des gens qu’on ne connaît pas forcément au départ.

Poly SEL n’est pas un réseau de troc, mais d’échanges circulaires de services, savoirs ou objets. Contrairement au commerce, on n’échange pas contre de l’argent, mais contre une « monnaie » virtuelle : en Polynésie, le tiare s’est imposé de lui-même. Le principe est très simple : une heure de service vaut 60 tiare, quel que soit le service. Ainsi, toutes les compétences sont valorisées de la même façon. Une heure de repassage vaut une heure d’aide en math à un lycéen de terminale S par exemple. Pour un objet, la valeur en tiare est fixée par un accord entre celui qui donne et celui qui reçoit. Pour éviter les abus et les profiteurs, le débit est limité à – 600 tiare c’est-à-dire 10 heures de services reçus. Lorsqu’un échange a lieu, le donneur ou le receveur l’inscrit sur sa page, l’autre personne reçoit alors un mail automatiquement envoyé par le site lui demandant de confirmer. Dès que c’est fait, le crédit pour le donneur et le débit pour le receveur sont inscrits automatiquement. La gestion est donc très simple ! Les tiare ne sont pas comparables à de l’argent, on peut parfaitement commencer par demander un service, donc recevoir et se trouver en débit, on n’est pas à la banque ! Il s’agit seulement d’une trace, d’un rappel pour dire qu’on a reçu et qu’un jour ou l’autre, quand une demande correspondra à ce qu’on offre, il faudra renvoyer l’ascenseur.

S’inscrire en ligne est très simple et… gratuit

Il suffit d’aller faire un tour sur le site poly.communityforge.net pour voir les offres et les demandes, lire attentivement la charte, et si on se sent prêt à donner à l’occasion un peu de son temps et de ses compétences, on s’inscrit, et on a alors accès directement aux membres, avec parfois la bonne surprise de voir qu’il y en a près de chez soi ! On peut constater qu’il y a trois pages d’offres pour une page de demandes. Cela voudrait-il  dire que pour beaucoup d’entre nous, il est plus facile de donner que de recevoir ? Ce système permet d’abord de faire de belles rencontres, puisque tous les inscrits sont animés par  la même motivation de solidarité et de partage. Et pour se retrouver en nombre, une B.L.É. (bourse locale d’échange) a lieu environ tous les deux mois : un mini-marché aux puces où chacun apporte des objets à échanger contre des tiare, et de quoi manger et boire, le but principal étant de se rencontrer pour passer un bon moment ensemble et de dynamiser les échanges. Il y a une centaine d’inscrits actuellement, petit à petit la couronne grandit… Comme en témoigne le compteur du site. Cette communauté informelle a aussi sa page Facebook (groupe public Polysel).

 

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