Pollutions : entre tentatives de solutions et procès

Les pollutions (plus ou moins importantes) sont toujours un problème récurrent, en Polynésie française. On peut noter des tentatives positives pour les résoudre ou les atténuer : le bateau taïwanais échoué à Arutua depuis plus de deux ans devrait bientôt être dégagé du récif ; Le RSMA, la Brigade verte et d’autres volontaires bénévoles s’emploient à nettoyer la vallée de Tipaerui ; La Marine Nationale procède à un exercice de mise en place d’un barrage flottant antipollution ; la commune de Moorea-Maiao et le syndicat mixte Fenua Ma installent une presse pour se débarrasser des carcasses de voitures -/- En revanche,  certaines affaires justifient l’action de lanceurs d’alerte, comme à Punaauia où le déversement de fluides noirs nauséabonds inquiète les riverains ; et d’autres méritent de passer par la case « Justice » pour être traitées : l’affaire de la décharge de Faa’a, et son impact environnemental ; des travaux menés sur le motu Terurumi à Bora Bora ; ou encore l’affaire dite des “bonbonnes toxiques” suite à l’immersion d’un caboteur, en janvier 2019, entre Tahiti et Moorea.

 

 

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# Aux Tuamotu à Arutua, une équipe de spécialistes hollandais devrait bientôt pouvoir retirer le bateau taïwanais qui s’était échoué le 21 mars 2020 sur le récif de l’atoll. L’opération consistera à découper l’épave pour ensuite évacuer les morceaux vers Tahiti. C’est ce mois-ci que l’épave du bateau taïwanais échoué depuis le 21 mars 2020 sur le récif de Arutua devrait être découpée puis enlevée par une équipe spécialisée venue de Hollande. (…) Le maire rappelle que le chantier se fera en respectant l’environnement, en particulier le récif. L’équipe des Hollandais ramènera à Tahiti la totalité des morceaux découpés du bateau et nettoiera ce qui restera du chantier. Par la même occasion, Reupena Taputuarai a également demandé aux autorités que cette équipe puisse enlever l’épave d’un autre bateau échoué dans les années 80, ainsi que celle d’un voilier coincée sur le récif.

Arutua : le découpage du bateau taïwanais échoué doit commencer ce mois-ci (Polynésie 1ère)

Après deux ans d’attente, le démantèlement du Shen Gang Shun, ce thonier chinois échoué à Arutua, va enfin pouvoir débuter avec l’appui d’un navire pas comme les autres : la barge Panama et son remorqueur Koole 35 Valetta spécialisés dans l’enlèvement des épaves de bateau (a quitté) Papeete ce jeudi 14 avril.

Le démantèlement du thonier à Arutua va pouvoir commencer (TNTV)

(…) Première phase : une inspection pour identifier les meubles, objets, ustensiles et machines qui peuvent encore être retirés du navire de pêche. Il s’agira aussi de faire un point sur les « gaz de putréfaction » qui ont dû s’accumuler sur place du fait du poisson non déchargé, et surtout sur les réserves de carburants encore à bord, dans les cales ou les cloisons du bateau chinois. Un barrage anti-pollution doit aussi être installé autour de la zone pour retenir les éléments matériels ou liquides qui pourraient s’échapper du Shen Gang Shun lors de sa découpe. Car le navire sera découpé en 5 à 8 morceaux avant d’être de nouveau mis en pièces sur la barge et évacués par la mer. L’opération doit durer un peu plus d’un mois. Coût total : 363 millions de franc d’après le gouvernement qui prend ces dépenses en charge, en attendant que l’armateur du navire le rembourse.

Derniers préparatifs avant le démantèlement du navire échoué à Arutua (Radio 1)

 

# Le Bougainville a participé lundi (4 avril) à une exercice antipollution entre Tahiti et Moorea. La Marine nationale est en première ligne pour ce genre d’opération au fenua. Le Bougainville a appareillé de la base navale lundi matin pour procéder à la mise en place au large d’un barrage hauturier dans le cadre d’un exercice périodique d’entraînement des équipages. Ce type de barrages flottants peut être déployé partout en Polynésie en cas d’événement maritime majeur. L’équipage du Bougainville, assisté par celui du remorqueur Maroa, a déployé 150 m de barrage sur les 300 dont il dispose. Il s’agit d’un des nombreux moyens détenus par la cellule antipollution de la base navale, qui dispose de nombreux matériels et d’experts formés pour cette mission.

Pollution : la Marine prête à agir (Tahiti Infos)

 

# La deuxième mission de nettoyage de la vallée de Tipaerui a eu lieu ce lundi (11 avril). Dix-huit jeunes du RSMA étaient aux côtés des associations Project Rescue Ocean et Brigade Verte Tahiti, rejoints par un camion de la mairie de Papeete pour déloger de la rivière une deuxième série de quinze pneus de 200 kilos chacun. Taillés en pièces, ils les ont descendus sur cinq kilomètres à dos d’homme. 

Le RSMA engagé dans la dépollution de Tipaerui (Radio 1)

Les cadets du RSMA s’impliquent dans une opération de dépollution. Grâce à eux, mais aussi à la Brigade verte de Papeete et à l’association « Project rescue ocean », la vallée de Tipaerui se refait une beauté. Un camion militaire et un camion de la commune ont permis de récupérer les déchets toujours trop nombreux jonchant le bord de la route et de la rivière.  De l’électroménager, des bouteilles et même des pneus de camion ont été ramassés. Au total 2.4 tonnes de détritus en tout genre ont été collectés.Pour Adeline Yvon, ambassadrice de l’association, il faut stopper ces actes d’incivisme.

2.4 tonnes de déchets collectés par les cadets du RSMA (Polynésie 1ère)

 

# Dans le cadre de l’opération de traitement des carcasses automobiles de la commune de Moorea-Maiao et du syndicat mixte Fenua Ma, une nouvelle presse à carcasses a été inaugurée jeudi à Vaiare. Celle-ci sera en charge de se débarrasser des quelques 800 vieilles voitures recensées sur l’île par la municipalité. (…) la presse va traiter et se débarrasser durant les trois ou quatre prochains mois de toutes les vieilles carcasses automobiles de Moorea. « Notre objectif est d’arriver à traiter et à écraser entre 60 et 80 voitures par semaine. Elles sont nettoyées et dépolluées. Une fois qu’elles sont propres, elles passent dans la machine qui va l’écraser en petits blocs. Ces blocs vont être ensuite expédiés vers la Nouvelle-Zélande », explique Benoit Layrle, le directeur général de Fenua Ma.

Une solution pour les 800 carcasses de voitures à Moorea (Tahiti Infos)

(…) c’est sur un parking du port autonome, non loin de la marina, que la presse a été installée. Son travail consistera avant tout à traiter les quelque 300 carcasses en attente sur un terrain communal de la zone industrielle de Vaiare depuis 2014. (…) Son travail consistera avant tout à traiter les quelque 300 carcasses en attente sur un terrain communal de la zone industrielle de Vaiare depuis 2014. (…)

Moorea : 800 carcasses d’autos seront compressées (La Dépêche)

 

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# Depuis jeudi (7/4/22) à Punaauia, les riverains des servitudes Vaipuarii, Tuaiva, Laughlin et Teissier ont constaté un déversement de fluides noirs nauséabonds dans leurs tuyaux d’eau pluviale. En cause : une rupture de canalisation du réseau d’eaux usées de la commune. (…) A l’origine de ce triste spectacle : une avarie sur le réseau d’assainissement des eaux usées. Plus précisément “une casse qu’il y a eu sur le réseau et qui s’est produite la semaine dernière à l’issue de travaux du service de l’équipement. Des travaux classiques d’entretien de la voirie au niveau de la route des plaines”, détaille Nicolas Bertholon, le président de la SEM Vaitama. “A partir du moment où il y a eu de la casse, il y a eu un déversement des eaux dans les réseaux”.

Alerte à la pollution dans la Vaipuarii à Punaauia (TNTV)

 

# L’expert, nommé en 2019 par le juge d’instruction en charge de l’affaire de la décharge de Faa’a pour procéder à une expertise de l’impact environnemental de la décharge sur les eaux, l’air et les sols, a rendu la première partie de son rapport au début du mois de mars. Contrairement à ce qui avait été affirmé lors des précédentes expertises, le spécialiste a démontré la présence de lixiviats qui s’écoulent vers la rivière Piafau et une contamination des sols dans et hors la décharge après les incendies récurrents. (…) Outre cette pollution évidente des eaux, l’expert s’est également penché dans son étude sur la qualité des sols. Il conclut ainsi qu’il n’“existe plus aucun sol naturel dans l’emprise du site” alors qu’il s’agit pourtant d’anthroposols –sols constitués par une activité humaine avec des déchets purs et des sols en mélange– qui sont majoritairement pollués à très pollués dans leur masse”. (…)En matière d’impact sur l’air, les conclusions de l’expert sont tout aussi effrayantes. Il écrit ainsi que des “impacts temporaires ont été constatés suffisamment fréquemment et en plusieurs points du site”.

Décharge de Faa’a : le rapport qui accable (Tahiti Infos)

 

# En plus des recours annoncés devant le tribunal administratif contre les autorisations a posteriori des travaux menés sur le motu Terurumi à Bora Bora, et notamment le creusement d’une lagune, les riverains ont saisi cette semaine le tribunal civil en référé pour demander des indemnisations provisionnelles et une expertise. (…) Ces derniers mois, les riverains avaient dénoncé les travaux menés sur le motu sans autorisations pour la construction d’une villa du luxe et surtout le creusement d’une lagune qui a, selon eux, pollué la lentille d’eau désormais salée et impropre à la consommation.

Les riverains de Terurumi à l’attaque (Tahiti Infos)

 

# La directrice de l’environnement, Miri Tatarata, a été mise en examen lundi dans l’affaire dite des “bonbonnes toxiques” immergées dans le caboteur Kura Ora II en janvier 2019, alors qu’elles contenaient encore du bromure de méthyle, un gaz particulièrement nocif pour les humains et les fonds marins. Plus de trois ans après les premiers actes d’instruction, l’information judiciaire est relancée par cette quatrième mise en examen dans ce dossier. Un peu plus de trois ans après la découverte de bonbonnes vides de bromure de méthyle flottant à la surface de l’eau entre Tahiti et Moorea, l’affaire dite des “bonbonnes toxiques” immergées avec le Kura Ora II en janvier 2019 a été relancée cette semaine par une nouvelle mise en examen retentissante.

Affaire des bonbonnes toxiques : La directrice de l’environnement mise en examen (Tahiti Infos)

Miri Tatarata, directrice de l’Environnement, et Jean-Paul Le Caill directeur du Port autonome ont été mis en examen dans l’affaire des bonbonnes de gaz toxiques submergées en 2019 avec le Kura ora II, comme l’a révélé Tahiti Infos. La Fape, partie civile dans l’affaire, « suit le dossier de près » et son président Winiki Sage, qui parle d’un « excès de confiance » des services concernés », espère des sanctions exemplaires. 

Affaire des bonbonnes toxiques : « les sanctions doivent tomber », dit la Fape (Radio 1)

(…) Trois ans après la mise au grand jour de ce scandale environnemental, une quatrième personne a été entendue dans ce dossier avant d’être mise en examen “pour plusieurs infractions relatives à la violation du code de l’environnement” selon Tahiti infos. Il s’agit de la directrice de la direction de l’Environnement Miri Tatarata. Faisant part de son “choc” dans ce dossier, son avocat, Me Loris Peytavit a d’ores et déjà annoncé au micro de Tahiti infos que cette mise en examen sera “contestée par les voies juridiques nécessaires.”

Bonbonnes de gaz à la dérive : la directrice de la Diren, et le directeur du Port autonome mis en examen (TNTV)

Au lendemain de la mise en examen de la directrice de l’environnement, Miri Tatarata, le directeur général du Port autonome, Jean-Paul Le Caill, a été mis en examen à son tour mardi par le juge d’instruction Frédéric Vue dans l’affaire dite des “bonbonnes toxiques” du Kura Ora II. Le directeur du Port autonome a été entendu par le magistrat et s’est également vu reprocher des infractions au code de l’environnement.

Affaire des bonbonnes toxiques : Le directeur du Port mis en examen (Tahiti Infos)

Hautement toxiques pour l’homme et le milieu marin et classés « extrêmement dangereux » par les services du Pays, les deux produits contenus dans les bonbonnes toxiques chargées illégalement dans le Kura Ora II lors de son immersion en 2019 se sont « certainement » répandus dans les fonds marins avec l’implosion des bonbonnes, établit l’enquête menée par la gendarmerie. Relancée cette semaine avec les deux nouvelles mises en examen de la directrice de l’environnement et du directeur du Port autonome, l’affaire dite des « bonbonnes toxiques » immergées avec l’épave du Kura Ura II en janvier 2019 porte globalement sur la pollution liée aux 196 tonnes de déchets, majoritairement « non dépollués », chargés illégalement dans l’épave du navire.

Ce que contenaient les « bonbonnes toxiques » (Tahiti Infos)

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