Le 21 juin, le ministre national de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a annoncé la mise en place d’un « plan biodiversité » pour la protection de la faune et de la flore, en métropole comme dans les territoires ultra-marins. Des mesures pour tenter d’enrayer le déclin des espaces naturels et des espèces, marqué par une accélération sans précédent. L’occasion de faire un point sur la situation en Polynésie française et de rappeler quelques actualités récentes en la matière.
En matière de protection de la biodiversité, où en est-on à Tahiti et ses îles ? TNTV dresse ici un bilan global de la situation, richesses et menaces, et des mesures en cours.
Vidéo – Biodiversité en Polynésie : une richesse menacée (TNTV)
Petit tour de l’actualité sur le sujet, en juin :
# S.O.S baleines
– Les premières baleines de la saison sont là ! (TNTV)
Pour autant, leur existence est menacée au Sud, depuis l’origine de leur migration saisonnière. Sous prétexte de chasse « scientifique »… lors de leur dernière campagne annuelle, au total 333 baleines ont été capturées par des baleiniers japonais, dont 122 se trouvaient en période de gestation tandis que des dizaines d’autres étaient immatures, selon un rapport soumis par les autorités à la Commission baleinière internationale (CBI).
– Japon : 122 baleines enceintes tuées au cours de l’expédition dans l’Antarctique (TNTV)
– Le Japon tue 333 cétacés dans l’Antarctique pour une chasse « scientifique » (TNTV)
Mais ce n’est apparemment pas suffisant pour les Nippons :
– Le Japon souhaite reprendre la chasse commerciale à la baleine (Tahiti News)
Une affligeante nouvelle, alors que ces géantes du monde animal pâtissent déjà de la hausse des températures, qui modifie leurs sources d’alimentation et leurs cycles migratoires, de plus en plus longs et épuisants. Le réchauffement climatique affecte tous les écosystèmes, en particulier l’Antarctique. Il réduit la quantité de kril, base de l’alimentation des baleines, dans les zones polaires où ces mammifères en ingèrent plusieurs tonnes par jour afin d’engraisser avant d’entreprendre leur migration vers des eaux plus chaudes, dont celles de la Polynésie. Sans compter l’acidification des océans, qui met en danger la reproduction des cétacés.
# Les tortues aussi doivent être protégées
En Polynésie, malgré l’interdiction formelle, certains se croient autorisés à transgresser la loi :
– Saisie de 11 kg de viande de tortue dans du fret (Radio 1)
– 11 kg de viande de tortue saisis à bord du navire Maris Stella IV (Tahiti News)
Cela peut pourtant coûter cher au contrevenant :
– Braconnage de tortues : le bateau d’un pêcheur confisqué (Polynésie 1ère)
# À terre, la présence d’espèces invasives peut nuire à la biodiversité endémique
Quelles soient végétales (ex. Miconia) ou qu’elles soient animales comme des chats sauvages menaçant les oiseaux endémiques :
– La présence de chats harets est supposée, sera-t-elle confirmée ? (Tahiti Infos)
# On notera l’intérêt pour le sujet de la protection contre les espèces invasives, à l’échelle nationale, de la Chambre du Sénat. Les éco systèmes ultramarins sont particulièrement sensibles à la diffusion d’espèces végétales ou animales envahissantes. Pour évoquer le sujet, la délégation sénatoriale aux Outre-mer a organisé, jeudi 31 mai à Paris au Sénat et en présence d’invités du fenua, en partenariat avec l’Agence française pour la biodiversité, un colloque sur la biodiversité du vaste Pacifique. Avec cette question : quelle valorisation d’un endémisme exceptionnel ?
– Les sénateurs sensibilisés à la lutte contre les espèces envahissantes (Polynésie 1ère)
– Les biodiversités du vaste Pacifique au cœur d’un colloque au Sénat (Polynésie 1ère)
# D’une manière générale, les espèces protégées ne doivent pas non plus être transportées n’importe comment et n’importe où. Dans le Pacifique, les compagnies Aircalin et Air Calédonie s’engagent contre le trafic d’animaux et s’associent ainsi aux compagnies aériennes, dont Air France, signataires de cette déclaration pour lutter contre le transport illégal d’espèces protégées:
– Unis contre le transport (aérien) illégal d’espèces protégées (Tahiti News)
De façon positive, plusieurs initiatives locales ont été relevées en juin :
# À Moorea, des panneaux de sensibilisation sur le corail sont actuellement exposés par le Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (Criobe), à la plage publique de Tiahura. Des panneaux qui visent à attirer l’attention du public sur les problèmes subis par les coraux dans nos lagons. Du 2 juin au 31 août.
– Moorea : une exposition pour mieux protéger les coraux (Tahiti Infos)
– Moorea : les jeunes agissent pour sauver les coraux (Polynésie 1ère)
# S’il se réalise, le projet « Te Tai Nui a Hau » promu par la Communauté des Îles Marquises (Codim), la fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) et la fondation Pew créera une immense aire marine protégée (AMP) de 430 000 km², couvrant plus de 60% des eaux de l’archipel des Marquises.
– Les Marquises revoient leur projet d’AMP pour inclure la pêche industrielle (Tahiti Infos)
# La Fédération des associations de protection de l’environnement (Te Ora Naho-FAPE) a été sélectionnée dans le cadre du concours national « Mon projet pour la planète » (Fiche de présentation des 44 lauréats) pour son projet « Surveillons la mangrove de Polynésie française ensemble« : est-ce que les mangroves représentent actuellement une menace pour la sub-mangrove ?
– La mangrove : notre amie ou notre ennemie (Tahiti Infos)
Revoir l’article sur AvA-Infos : Le projet de la FAPE parmi les 44 lauréats du concours “Mon projet pour la planète
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En se rappelant que la lutte contre la perte de la biodiversité, l’une des principales menaces planétaires, implique une mobilisation de tous.
– La perte de biodiversité menace les écosystèmes de la planète (sciencesetavenir.fr)
On pourra aussi réécouter sur le sujet de la biodiversité le directeur de l’antenne Polynésie de la Fondation Pew, invité de « l’hebdo » :
– Jérôme Petit : invité de l’hebdo (Polynésie 1 ère )
Félicitation !