L’inquiétude des jeunes générations à l’égard du réchauffement climatique se manifeste aujourd’hui en plusieurs endroits du monde. À Tahiti aussi où plusieurs marches ont été organisées ces derniers mois. Mais cela ne suffit pas à mobiliser la population, ni sans doute les gouvernants qui ont été interpellés encore une fois ce samedi 25 juin en début d’après-midi. Ils n’étaient qu’une petite centaine à défiler dans une ville de Papeete relativement vide de passants… La presse, qui avait pourtant relayé l’annonce, n’a guère non plus été sur le terrain pour en rendre compte. Iront-ils jusqu’à prôner la désobéissance civile pour se faire entendre, comme en Allemagne ?
Faible mobilisation ce samedi 25 juin pour la marche pour le climat, organisée par l’association Te motu. À peine une centaine de personnes a répondu à l’appel. L’association ne baisse pas les bras et cherche déjà d’autres moyens de toucher le public. (…) (Pointée du doigt) l’inaction des gouvernants et des pouvoirs publics en général alors que les solutions existent déjà. Le discours et la motivation de cette poignet d’activistes reste la même : « accélérer ces démarches sur la sensibilisation du public ainsi que sur les stratégies du gouvernement, pour mieux faire face au changement climatique ». La Polynésie accumule un retard majeur dans le domaine, et sur l’empreinte carbone en particulier. Régulièrement, des opérations de sensibilisation à la protection de l’environnement et au réchauffement climatique sont organisées par différentes associations et acteurs sociaux éducatifs locaux qui sont les seul relais actif de la cause écologiste et environnementaliste. Conscients du manque de mobilisation, ils réfléchissent déjà à d’autres modes d’action*. L’association a d’ailleurs annoncé une conférence sur le climat le 6 juillet à l’auditorium de la CCISM.
Le climat mobilise toujours aussi peu (Tahiti Infos)
Les raisons de la mobilisation
# L’association Te Motu lance un appel afin de mobiliser pour la marche en faveur du climat (…). La manifestation est organisée tant pour interpeller “les décideurs” afin que “la gestion des crises écologiques deviennent leur priorité”, que la population dans son ensemble, afin de “préparer un avenir meilleur pour notre fenua”. Cette association dont l’objet est de communiquer sur la crise écologique et d’agir en conséquence, annonce, dans son appel à la mobilisation diffusé mardi avoir mis sur pied cette manifestation au regard des conclusions du dernier rapport publié par le Groupe Intergouvernemental des Experts sur le Climat (Giec). Te Motu y relève un passage qui lui semble particulièrement explicite : “Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire. Tout retard supplémentaire dans l’action mondiale concertée et anticipée en matière d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique manquera une brève occasion, qui se refermerapidement, de garantir un avenir vivable et durable pour tous.”
Une nouvelle marche pour le climat en préparation à Tahiti (Tahiti Infos)
# « Vélorution » à Tarahoi ce samedi 25 juin : Jason Man et l’association Te Motu donnent rendez-vous à la population à partir de midi pour un départ du cortège à 14 heures. La mobilisation pour « mettre la pression aux dirigeants » est un écho de celle qui a lieu en Europe et dans le monde. L’idée est de montrer que la date fatidique approche et qu’il est « urgent d’arrêter de détruire » plus que de trouver des modes de consommation moins destructeurs.
« Vélorution » à Tarahoi samedi 25 juin (Radio 1)
# Thalia, Jason, Marie, André-Judes… Partout en Outre-mer, neuf personnes de la société civile deviennent des vigies climatiques et environnementales de leur territoire. Sur le portail ainsi que les réseaux d’Outre-mer La 1ère, elles vous accompagneront quotidiennement avec “En 1ère ligne”.
En 1ère ligne, qu’est-ce que c’est ? : C’est un réseau mondial, avec neuf sentinelles aux avant-postes des changements climatiques, postés aux quatre coins de la France (et du monde) : à Saint-Pierre et Miquelon, Mayotte, Wallis et Futuna, La Réunion, en Guadeloupe, Martinique, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie et Guyane. Issues de la société civile, ces vigies viennent d’horizons différents. (…) Les Outre-mer sont déjà confrontés aux conséquences du réchauffement climatique : érosion, montée des eaux, biodiversité en danger. Les vigies sont là pour rendre compte de tous ces événements mais aussi pour vous les expliquer. (…) Les Outre-mer sont aussi à la pointe des innovations et des solutions d’adaptation au changement climatique. Les vigies vous feront ainsi découvrir des associations, des femmes et des hommes qui œuvrent – souvent dans l’ombre – pour la planète, tout en vous embarquant au cœur de leurs actions citoyennes.
« En 1ère ligne » : on vous explique ce nouveau rendez-vous avec nos veilleurs climatiques et environnementaux dans les Outre-mer (Polynésie 1ère)
Les portraits de deux jeunes militants écologistes polynésiens
Militant écologiste, Jason Man Sang lutte au quotidien pour alerter et faire connaître les conséquences de la crise environnementale en Polynésie Française. Rencontre avec la vigie locale d’“En 1ère ligne”, le réseau d’ultramarins aux avant-postes des changements climatiques.
“En 1ère ligne” Polynésie française : la vie en vert de Jason Man Sang
Elle a 25 ans, elle est bijoutière à Moorea. Depuis quelques mois, elle s’engage pour des causes environnementales. Elle est membre de Te Mana O Te Umara, l’association qui organise la marche pour le climat (…) ce samedi 25 juin. (…) À 25 ans, ses convictions et ambitions environnementales l’ont poussée à s’engager. Depuis toujours, elle sait et constate autour d’elle le changement climatique. Elle a, à titre individuel, changé ses habitudes. Aujourd’hui, elle se sent légitime à parler et agir. Elle est passée à l’action.
Camille Ley, tout pour la Terre (Tahiti Infos)
* La déobéissance civile comme solution ?
Ils se nomment Letzte Generation, comme « la dernière génération » à pouvoir empêcher le bouleversement climatique et l’effondrement de la biodiversité de la planète. Le visage neuf d’un militantisme plus radical, plus pressant face à l’urgence écologique. De jeunes militants pour le climat multiplient les actions pour dénoncer les solutions provisoires du gouvernement
Changement climatique : En Allemagne, « la dernière génération » passe à la désobéissance civile (20minutes.fr)
Le réchauffement climatique : une réalité certaine pour les outre-mer insulaires
Selon une note de l’association Réseau Action Climat France publiée débat juin, les Outre-mer sont « en première ligne » face au changement climatique. Soumis à des événements météorologiques extrêmes, les conséquences pour les populations et les écosystèmes locaux sont déjà visibles, et seront de plus en plus graves avec un niveau de réchauffement élevé. Les Outre-mer sont les territoires français les plus exposés de par « leur aménagement, concentré sur les littoraux, ainsi que la fragilité de leurs écosystèmes – qui concentrent 80% de la biodiversité française sur seulement 22% du territoire national », estime le Réseau Action Climat France. L’association a relevé trois impacts du changement climatique qui menacent les Outre-mer. (…) Menacés de toutes parts, les Outre-mer ont une responsabilité moindre car ils ont peu contribué aux émissions de gaz à effet de serre, selon le Réseau Action Climat. Par ailleurs, ils « conduisent des expériences d’adaptation qui seront riches en enseignements pour tous les territoires menacés par le changement climatique ». (…) Mais dans tous les cas, « face aux impacts déjà observables du changement climatique et qui empireront dans les années à venir, et au vu des capacités d’adaptation encore relativement réduites des Outre-mer, la première des solutions est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. (…) Les solutions existent, comme le montre le rapport “Atténuation du changement climatique” du GIEC, à condition de choix politiques forts liés à une transformation rapide de tous les secteurs de la société », conclut l’association.
Les Outre-mer « en première ligne » face aux bouleversements climatiques (Radio 1)
* Pour rappel +
Marche pour le climat à Papeete : « l’inquiétude des jeunes générations » (AvA-Infos)
Marche pour le climat : « La Polynésie en retard » (AvA-Infos)
Félicitation !