Les océans sont non seulement source de nourriture et d’emplois mais ils soutiennent également la croissance économique, régulent le climat et contribuent au bien-être des communautés côtières. Encore faut-il que la gestion de ses ressources soit entreprise de manière durable, écologiquement et économiquement. Dans l’actualité, cette semaine : le projet aquacole, contesté, de Hao ; les fermes polynésiennes de crevettes et de poissons ; le rahui à cheval sur les communes de Teva i uta et Papara ; la production issue de la pêche hauturière ; le braconnage de tortues.
# Le projet de ferme aquacole, à Hao, semblait prendre du lest, surtout après les propos du président de la République lors de son passage en Polynésie – lire Quid de la ferme aquacole de Hao ? in Environnement : dernières polémiques en cours (AvA-Infos). Mais il revient sur le devant de la scène… de manière contradictoire: propos de l’investisseur chinois, position du gouvernement, intérrogation d’élus, et rapport au vitriol de la CTC.
– Le projet de ferme aquacole sur l’atoll de Hao, ancienne base arrière du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), aboutira-t-il un jour ? La question reste en suspens depuis bientôt neuf ans. Qualifié de « mauvaise idée » par Emmanuel Macron en juillet dernier, le projet de ferme aquacole à Hao est toujours en cours, si l’on en croit l’entretien de Wang Cheng, boss du groupe chinois TNOF, avev le quotidien La Dépêche.
Hao – La ferme, il veut l’ouvrir, Wang Cheng (La Dépêche)
– Le vice-président Tearii Alpha s’est exprimé jeudi à l’assemblée pour réaffirmer le soutien du gouvernement au projet de ferme aquacole de Hao. Une première depuis les déclarations très critiques du président Emmanuel Macron lors de sa visite envers ce faramineux projet d’investissement chinois au fenua.
Hao : Le Pays y croit toujours (Tahiti Infos)
– À l’issue jeudi d’une séance à l’assemblée consacrée à l’examen du rapport de la chambre territoriale des comptes sur le projet de ferme aquacole de Hao, la représentante Tapura et maire de Hao, Yseult Butcher, a émis ses réserves sur un projet qui se fait aujourd’hui bien trop attendre.
“On compte beaucoup plus sur le RSMA que sur ce projet aquacole” (Tahiti Infos)
– La Chambre territoriale des comptes a rendu public ce jeudi son rapport d’observations sur le projet aquacole de Hao. La CTC souligne les zones d’ombre qui subsistent toujours, 8 ans après l’apparition de Tahiti Nui Ocean Foods, sur la faisabilité du projet et son impact aussi bien environnemental que social. (…) Le rapport de la CTC, qui met en évidence une conduite de projet aussi décousue de la part du Pays que de la part de l’investisseur chinois, sera-t-il le dernier clou dans le cercueil du projet aquacole de Hao ? Malgré les facilités consenties par le Pays (mise à disposition de près de 30 hectares, locations gratuites pendant 15 ans, ou encore incitations fiscales, notamment des exonérations de droits et taxes durant 30 ans), rien n’est encore sorti de terre. (…) Autre critique, le fait que « le projet ne concerne jusqu’à présent que la partie terrestre, la partie maritime du projet n’a pour l’instant fait l’objet d’aucune autorisation. Or les impacts environnementaux des activités aquacoles à venir sur l’écosystème lagonaire doivent être mesurés, sans plus attendre. » La CTC rappelle que TNOF n’a jamais donné ses réponses à la Direction de l’environnement sur les installations classées pour la protection de l’environnement.
La CTC pas convaincue par le projet aquacole de Hao (Radio 1)
# La situation de l’aquaculture « classique » n’est pas très claire non plus:
– Dans son dernier rapport sur la politique publique des ressources marines, la Chambre territoriale des comptes se penche sur le secteur de l’aquaculture en Polynésie française. Un secteur à la peine, qui a du mal à sortir la tête de l’eau. Le projet de zone biomarine de Faratea, relancé par le gouvernement, se heurte à de nombreuses difficultés.
L’aquaculture polynésienne au stade larvaire (Tahiti Infos)
– Depuis 2011, la quantité de crevettes produites ne cesse d’augmenter et atteint 151,4 tonnes en 2020, soit une progression de 8 %par rapport à 2019 (+ 11 tonnes), révèle l’Institut de la statistique (ISPF) dans son bilan 2020 de la Pêche. (…) Les fermes polynésiennes de crevettes et de poissons sont éco-responsables. Elles n’utilisent, durant la production, aucun produit chimique ni aucun produit médicamenteux.
Record de production de crevettes avec plus de 151 tonnes (Tahiti News)
– Et à Tahaa, on se lance dans cette production:
Le lagon de Tahaa est un environnement de choix pour les crevettes bleues de Tinihau Atger. Ce fils de pêcheur a misé sur la pénéiculture ou crevetticulture en 2018. Un pari réussi pour ce jeune homme dont la réputation n’est aujourd’hui plus à faire.
Des crevettes bleues élevées dans le lagon de Tahaa (Polynésie 1ere)
# Rahui: Teva i Uta et Papara pas d’accord pour sa délimitation de prolongation…
Le rahui ou Zone de pêche réglementée (ZPR) à cheval sur les communes de Teva i uta et Papara aura deux ans au mois de décembre 2021. Le conseil municipal de Teva i uta a décidé, comme prévu initialement, d’ouvrir la pêche au terme des deux années de restriction, pour placer une autre zone du lagon sous protection. La commune de Papara a décidé quant à elle de prolonger la période de rahui sur la zone la concernant. (…) Tandis que Papara a choisi de maintenir la Zone de pêche réglementaire (ZPR) sous sa juridiction telle qu’elle est, Teva i uta avait prévu, elle, un « rahui tournant » sur un intervalle de deux ans. (…)« le comité de (la) commune se réunit ce mardi (12/10) pour identifier la zone qui succèdera à la première »
Un rahui ailleurs, mais un rahui quand même à Teva i uta (Radio 1)
Entre Papara et Teva i Uta, le rahui fait débat. Les pêcheurs ont des regards différents : certains veulent le maintien des frontières actuelles, heureux des résultats, d’autres aimeraient rouvrir. Explications.
Pea pea sur le rahui entre Papara et Teva i Uta (Polynésie 1ere)
# Zoom sur la pêche hauturière…
Après deux années de production supérieure à 6 000 tonnes, la production issue de la pêche hauturière a diminué de 13,7 % par rapport à 2019 et s’élève à 5 696 tonnes en 2020 (- 904 tonnes), observe l’institut de la statistique (ISPf). (…) L’Assemblée de la Polynésie française a approuvé la délibération n°2018-6 APF du 13 mars 2018 portant approbation de la politique sectorielle de la pêche hauturière de la Polynésie française 2018-2022, qui a pour objectif de fixer la feuille de route pour le développement du secteur sur les cinq prochaines années. L’objectif principal de cette politique sectorielle est d’augmenter de manière durable la contribution de la filière à l’économie du Pays. Il s’agit de permettre l’extension de la flotte en vue d’un doublement de la production à terme et d’optimiser la chaîne de valeur dans le respect des conditions de durabilité avec trois piliers : environnemental (stock de la ressource halieutique), économique et social.
Pêche hauturière: plus de navires, moins de poissons (Tahiti News)
# Trois suspects de braconnage de tortues ont été arrêtés en fin de semaine dernière à Punaauia. Les gendarmes avaient ouvert une enquête après la découverte d’un sac poubelle contenant des carapaces de tortues fraichement dépecées jeté sur la voie publique…
Les braconniers arrêtés après avoir jeté un sac de carapaces de tortue (Tahiti Infos)
Trois personnes ont été arrêtées le 8 octobre par les gendarmes après avoir capturé et tué des tortues marines, une espèce protégée. Elles encourent des peines de 2 ans de prison et jusqu’à 17,8 millions cfp d’amende. (…) La tortue est une espèce marine protégée par le code de l’environnement de Polynésie française. Les braconniers encourent des peines de 2 ans d’emprisonnement et 17 800 000 cfp d’amende, ainsi que la confiscation des véhicules terrestres à moteur et bateaux utilisés pour braconner,
transporter ou détenir cette espèce.
Trois individus arrêtés pour avoir capturé et dépecé des tortues marines (Polynésie 1ère)
Trois personnes interpellées pour la capture et destruction de tortues marines (La Dépêche)
Des braconniers peu avisés avaient jeté à la poubelle quatre carapaces de tortues marines fraîchement dépecées. Trois hommes ont été interpellés.
Des carapaces de tortue dans une poubelle (Radio 1)
Félicitation !