Par ailleurs, le bambou est plus solide que l’acier, que le bois et selon une étude de l’US Navy peut servir à armer le béton, chose que les Colombiens pratiquent depuis des décennies. Bref, il ne cesse de faire des émules et de défrayer la chronique à travers la planète. Aux États-Unis, on parle de Bambou Boom. Les magasins de vêtements en bambou ne cessent de s’ouvrir car le vêtement en bambou est considéré comme naturellement antibactérien. Les maisons en bambou ont conquis l’État de Hawaii et de la Californie, les designers New-Yorkais ont définitivement élu le bambou comme matière éco-luxueuse la plus en vogue du moment. La Société Américaine du Bambou (American Bamboo Society) ne cesse de voir le nombre de ses membres augmenter.
Quant à la Chine, on estime que son commerce du bambou a dépassé le milliard de dollars . D’un point de vue du développement, plusieurs pays dont Cuba ont décidé d’investir dans le bambou afin d’ajouter une nouvelle corde à leur arc économique. En Inde, l’exploitation du bambou prend des tournures industrielles, voire éco-industrielles avec la fabrication des tôles et du contre plaqué en bambou. Ce qui évidemment est dans l’air du temps et est une mise en pratique du concept de développement durable. Quant au géant brésilien, il entend devenir le numéro un en terme de production de papier en bambou(*).
Force est donc de constater que le monde du bambou bouge. Que le bambou, enfin, est en train de prendre une place de choix dans l’économie mondiale et surtout dans le quotidien de milliards d’individus. Cependant, notons que les logiques de développement du bambou prennent, avec une couleur verte, le chemin d’une industrialisation qui reste classique et dont nous pouvons douter qu’elle continuera à être durable. Dans le même temps, cette herbe souvent considérée comme mauvaise dans certains pays et notamment dans les îles, est en pratique en train de prouver à quel point nous nous sommes trompés et nous nous trompons encore sur son compte .
Elle peut effectivement être à la source de projet de développement durable mais encore faudrait-il que nous sachions de quel développement durable nous parlons ? Celui vu à la lueur de la mondialisation, d’une socio-économie locale, d’un équilibre entre les deux ? Ou sommes nous, simplement, à l’aube de nouvelles formes de développement et d’un équilibre entre industrie et artisanat imposée par une matière étant elle-même à l’aube de son exploitation ? Ainsi, ce sera encore une fois à nous, l’humain, de donner un sens positif (ou pas) à notre rapport à la nature, à la matière, au bambou et donc au développement durable que nous souhaitons voir naitre dans notre environnent.
Félicitation !