L’environnement dans tous ses états

La crise sanitaire liée à la Covid19 a largement éclipsé les problématiques environnementales. Pour autant, l’activité économique reprenant doucement sur le fenua après une stricte période de confinement, la récession est susceptible d’inciter le gouvernement local, comme l’ensemble des Etats, à mener une relance de l’activité en utilisant les moyens classiques du soutien aux entreprises et à la consommation. Le tout au détriment de l’environnement, un thème jugé secondaire par rapport à la croissance ? La vigilance doit rester de mise… aussi pour la population, qui doit s’impliquer dans plus d’écocitoyenneté.

 

Les problèmes refont leur apparition…

                         Des problèmes….

– Sur les 16 points de baignade contrôlés en embouchure de rivière, aucun n’est propre à la baignade, selon le rapport 2018-2019 sur la qualité bactériologique des eaux de baignade à Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea, Nuku Hiva et Tubuai. Les principales causes de pollution sont souvent identifiées et la mise en place de mesures correctives et préventives tels que la collecte et le traitement de l’ensemble des eaux usées des zones urbanisées par la collectivité publique ou encore un traitement des eaux pluviales chargées d’apports terrigènes ou autres polluants avant leur rejet permettrait d’améliorer sensiblement la qualité des eaux de baignade.

Qualité des eaux de baignade : évitez les embouchures de rivières (TNTV)

Les eaux de baignade mal notées à Tahiti et Moorea (Radio 1)

Rapport sur la qualité des eaux de baignade : Au conseil des ministres du 20 mai 2020 (Polynésie 1ere)

Eaux de baignade : La zone urbaine souffre toujours autant de la pollution (La Dépêche)

Un tiers des spots de Tahiti impropres à la baignade (Tahiti Infos)

– C’est un comportement irresponsable ! A Papara, des encombrants ont été jetés près des points de recyclage de verre, à Hotu Maru, au PK 36, à Papara

PAPARA – Des encombrants jetés sauvagement près des points d’apports volontaires (La Dépêche)

 

– Le navire chinois Shen Gang Shun 1 est coincé depuis le 21 mars dernier sur le récif de Arutua / voir Arurutua : lancement de l’opération de dépollution et de démantèlement du thonier chinois (AvA-Infos)

Si la dépollution a bien avancé, les opérations de déséchouement n’ont pas pu être réalisées. La tentative aurait même causé quelques dommages collatéraux sur les navires mobilisés pour l’opération.

Le déséchouement échoue à Arutua (Tahiti Infos)

– Aucun opérateur du fenua n’a encore déposé de demande d’autorisation d’utilisation de fréquences 5G, mais des travaux préparatoires sont néanmoins menés…

5G : des travaux préparatoires menés en Polynésie (TNTV)

La 5G représente une invasion d’ondes électromagnétiques artificielles pulsées jamais égalée. « Bien que la couverture de la 4G, respectant les lois en vigueur, soit en cours de déploiement sur le territoire polynésien, nous émettons des inquiétudes grandissantes face aux normes de santé des seuils d’exposition des antennes et matériels sans fil déjà autorisés ainsi qu’aux nouvelles fréquences de la 5G », précise une pétition lancée par le Groupe STOP 5G TAHITI

« Avec la crise globale actuelle, il est de notre devoir d’appliquer le principe de précaution en ce qui concerne la 5G pour ne pas aggraver la situation sanitaire et environnementale avec l’activation de nouvelles fréquences micro-ondes dans notre réseau de communication civil et parallèlement l’ouverture sur le marché de nouveaux produits de consommation 5G. »

Polynésie française, le nucléaire mais pas la 5G ! (voir la pétition sur mrsopinions.com)

 

– Un millier de signatures avait été recueilli pour dire non à un projet de lotissement, à Moorea. Bloqué, il est revenu, présenté sous une autre forme par son promoteur… Pour le collectif Paetou, c’est un programme d’aménagement irrespectueux de l’environnement et du paysage de Teavaro. Teavaro : le collectif Paetou repart en guerre contre un projet de lotissement (TNTV)

Projet immobilier Paetou n°2 – Une opposition toujours aussi forte malgré un sérieux « dégraissage » (La Dépêche)

 

– Un avis d’appel public à la concurrence ( 24-20 MET du 12 mai 2020, publié au JOPF) annonce la reprise par le gouvernement polynésien du projet « d’autoroute du sud » contesté, notamment, par une grande partie de la population de Paea. L’association Mata Atea, fer de lance de cette contestation s’indigne de la reprise « de ce projet autodestructeur et de couvrir de goudron 500 hectares de notre patrimoine naturel et culturel, lequel devrait être la base d’une économie durable« . Un communiqué a été envoyé le 14 mai à la presse locale pour indiquer son intention de « réagir ». 

 

– Les conséquences du nucléaire toujours sur la sellette… Jeudi 14 mai, le député Moetai Brotherson a révélé que l’Assemblée nationale étudiait, discrètement, un projet de loi dans lequel était glissé un alinéa imposant la contrainte du seuil de 1 millisievert, pour les indemnisations des Polynésiens victimes du nucléaire et ayant présenté un dossier. Les associations de défense des victimes sont abasourdies.

Les associations scandalisées après l’étude en catimini d’un projet de loi réintroduisant le risque négligeable (TNTV)

Nucléaire : l’Assemblée nationale adopte le « cavalier législatif » sur le seuil de 1 millisievert (Polynésie 1ere)

 

                          mais émergent aussi … des solutions

La crise liée à la pandémie a révélé les failles et les conséquences économiques et environnementales négatives du système globalisé duquel est dépendante la Polynésie. Plus d’autosuffisance et une approche plus respectueuse de la nature sont sans doute des pistes à explorer.

+ A la faveur du confinement et d’un risque d’approvisionnement maritime et aérien irrégulier, deux amis se sont lancés pour défi de réhabiliter les anciennes tarodières de leurs aïeux aux Gambier.

Ils réhabilitent une tarodière à la faveur du confinement (Polynésie 1ere)

 

+ La ferme permacole de Tipapa (Taharaa-Tahiti) représente un formidable exemple de mise en valeur de produits locaux, sains et nutritifs, sur une surface très réduite. Plus qu’un concept de développement durable, c’est un mode de vie global qui peut assurer l’autosuffisance alimentaire à chacun de nous et permettre à la collectivité de jouir d’une meilleure santé publique.

Filière d’avenir – Permaculture : l’autosuffisance à portée de main / A lire sur Tahiti Pacifique n° 432 (Tahiti Infos) https://www.tahiti-infos.com/A-la-UNE-de-Tahiti-Pacifique-vendredi-15-mai-2020_a191094.html)

 

+ Tous les ans depuis plus de deux décennies, l’association Haururu organise des cérémonies liées aux fêtes traditionnelles saisonnières en lien avec la constellation des Pleiades. En mai, Matarii i raro ouvre une période « de retour aux choses essentielles. C’est le moment de se concentrer sur notre lien à la terre », insistent les membres de l’association, connue pour mêler les thématiques culturelles et environnementales.

L’association Haururu prépare Matari’i i raro et plaide pour un « retour aux fondamentaux » (Radio 1)

Tradition, la fin de l’abondance célébrée à Papenoo (Polynésie 1ere)

Matari’i i raro : un moment de réflexion (TNTV)

AvA-Infos, ouvrons nos regards à la planète

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