L’alarme scientifique sur l’effondrement du vivant n’a jamais été aussi forte

Connaissez-vous le paradoxe de la « dinde inductiviste » ? C’est une fable mise au point par les philosophes Bertrand Russell et Alan Chalmers. Notre dinde conclut après plusieurs jours de son bon repas d’élevage quotidien que tout ira bien ainsi très longtemps… jusqu’au 24 décembre où les conclusions basées sur ses habitudes sont brutalement contredites ! Alors que s’est ouvert le 5 mai, à Metz (France), un G7 Environnement pour (tenter de ) sauver la biodiversité, il serait peut-être temps de réfléchir un petit peu plus loin que le petit bout de notre nez de consommateurs…

Les ministres de l’Environnement des pays du G7 ont ouvert dimanche, à Metz (Moselle), deux jours de discussions placées sous le signe de la biodiversité, un thème mis en lumière par la publication imminente d’un rapport international alertant sur l’extinction massive d’espèces en cours. Ce rendez-vous, organisé dans le cadre de la présidence française du G7, doit aboutir, notamment, à la signature d’une « charte de la biodiversité » censée engager les pays signataires à agir pour la protection des espèces animales et végétales.

La biodiversité au menu du G7 de l’Environnement à Metz (actu-environnement)

G7 Environnement : la France accueille la grand-messe de la biodiversité (France 24) 

Déforestation, déchets plastiques, biodiversité… À Metz, l’ouverture du G7 Environnement (Ouest France)

Sera-ce une « grand’messe » de plus ? Samedi 4 mai à Metz, en plus des « gilets jaunes », une quarantaine d’organisations se sont rassemblées sous une même bannière pour « exiger un changement radical et rapide« .

Ils sont sept, nous sommes sept milliards!” Manifestation à Metz du collectif alter-G7 à la veille du G7 environnement (france3-regions.francetvinfo) 

Alors que l’alarme scientifique sur l’effondrement du vivant n’a jamais été aussi forte, il est  paradoxal, il est vrai, que le gouvernement français, qui accueille cette réunion internationale, veuille priver le Conseil national de protection de la nature (CNPN) de sa capacité à protéger les espèces naturelles menacées. Motif ? Fluidifier et faciliter les travaux d’aménagement.

Pour le gouvernement, trop de biodiversité nuit à la croissance (Médiapart) Dans une tribune, vingt de ses membres constatent l’absurdité d’un tel choix.

 

 

L’alarme scientifique sur l’effondrement du vivant n’a jamais été aussi forte

 

Les activités humaines sont actuellement responsables de la 6ème grande extinction de masse de la biodiversité planétaire, qui n’épargne aucun territoire, ni aucune espèce, y compris les plus communes, et dont les impacts sur la qualité de vie des humains sont déjà avérés. La FAO vient de reconnaître que l’érosion de la biodiversité « menaçait gravement l’avenir de notre alimentation, de nos moyens de subsistance, de notre santé et de notre environnement ». Ces dernières années, le sujet a pris une importance nouvelle à la suite d’innombrables études montrant un déclin rapide de la diversité animale et végétale partout dans le monde, France incluse (la Polynésie est également concernée: blanchiment du corail, espèces endémiques en voie de disparition…). Le dernier rapport en date est celui, particulièrement alarmant que doit publier lundi (6 mai) l’IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), un groupe d’experts jouant un rôle équivalent à celui du Giec pour le climat. Selon une ébauche de ce rapport, dont la version définitive a été adoptée samedi, un million d’espèces animales et végétales sont menacées dans les décennies à venir si rien n’est fait.

En savoir plus :

Rapport de l’IPBES sur la biodiversité : l’heure n’est plus aux demi-mesures (Theconversation.com) 

Pour protéger la nature et l’Homme, la science prône des changements profonds (tv5monde.com) 

Biodiversité : À Paris, l’Ipbes ouvre une semaine capitale pour la planète (20minutes.fr)

* Pour info : outre les pays du G7 (France, Canada, Allemagne, États-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni), sont présentes des délégations du Mexique, du Chili (qui accueillera la COP25 climat fin 2019), du Niger, du Gabon, d’Égypte, d’Inde, d’Indonésie, des îles Fidji, de la Norvège et de l’Union européenne. Au programme de ces deux jours, l’examen d’initiatives concrètes autour de la lutte contre les inégalités face aux bouleversements actuels, la déforestation, les déchets plastiques ou encore la protection des récifs coralliens, et l’adoption d’une charte biodiversité. Les questions du climat, du financement des actions en faveur de la biodiversité et des alertes scientifiques seront aussi abordées.

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