L’électro-hypersensibilité aux champs électromagnétiques est encore peu connue à Tahiti, et encore moins reconnue. Même si quelques articles ont fait écho à la réaction de riverains face à l’installation d’antennes-relais de téléphonie mobile. Un rapport relativement récent du CESE, en novembre dernier, a quant à lui été passé sous silence par les média locaux. Les Polynésiens seraient-ils épargnés par les ondes ? Pas si sûr !
En novembre 2012, une antenne-relais de 32 m de hauteur était installée à l’entrée de la RDO, à la sortie de Papeete, surplombant des habitations et générant une réaction de quelques habitants. En avril 2013, des riverains d’un quartier de Papenoo s’étaient inquiétés de l’installation d’une antenne-relais de 25 m de hauteur de ce même nouvel opérateur de téléphonie mobile, au coeur même d’un quartier. Cette fois-ci, il avait fallu l’intervention de la gendarmerie pour que le pylône puisse être installé. En septembre 2014, Charles Van Cam, dit Supa, diagnostiqué électro-hypersensible, avait expliqué à la Dépêche de Tahiti, avoir été contraint d’aménager sa maison pour se protéger des ondes émanant de l’antenne de la RDO. Avec l’essor du Wi-Fi et de la téléphonie mobile, les personnes affirmant en être victimes risquent de se multiplier. Le rapport du CESE vient en tout vas renforcer les personnes qui s’estiment perturbées par de tels champs électromagnétiques.
Le rapport de 13 pages du Comité Economique et Social Européen (CESE / EESC) en date du 28 novembre 2014 demandait à la Commission Européenne, face à la constatation de l’explosion des cas d’Hyper Electro Sensibilité (EHS) en Europe, la reconnaissance et la prise en charge par les États des personnes atteintes du syndrome d’hypersensibilité électromagnétique, la révision des normes et toute une série de mesures d’informations et de protections notamment pour la jeunesse.
Après le classement par l’OMS des irradiations électromagnétiques artificielles BF et HF micro-ondes dans le Groupe 2B (cancérigènes possibles), ce rapport des experts et scientifiques des pays européens du Comité Economique et Social Européen est une avancée majeure de salubrité publique.
Le CESE, indiquait l’association Robin des Toits en décembre 2014, « demande à la Commission Européenne de reconnaître l’électro-hypersensibilité comme une pathologie découlant d’un syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prévoir des mesures spécifiques pour protéger les électro-hypersensibles, notamment en créant des zones blanches, mais aussi en procédant à l’étiquetage des produits sans-fil pour alerter le public sur les dangers inhérents à ce type de technologies« . L’occasion également que soit mise en place en Polynésie française une véritable réglementation en la matière ? Ce qui n’est pas le cas ! Affaire à suivre…
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Félicitation !