Finitude
U turnLe vingtième siècle a été le temps d’une révolution majeure concernant la relation de l’humain à son milieu.
Le milieu naturel pouvait jusqu’alors être considéré comme infini : quand on avait épuisé une terre, pollué une rivière, exploité une mine, rasé une forêt, il suffisait d’aller un peu plus loin pour trouver une nouvelle terre à cultiver, une nouvelle rivière où pêcher, une nouvelle mine à exploiter, une nouvelle forêt où se fournir en bois de chauffage et d’ouvrage.
Et, infini parmi les infinis, il y avait l’océan et ses produits : poissons, algues, coquillages et crustacés…

Les rares populations qui se sont retrouvées accidentellement confrontés à la finitude de leur environnement ont en général été éperonnées de plein fouet par la cruauté froide de cette finitude : les colonies Vikings du Groenland se sont complètement éteintes, les Pasquans ont vu leur population divisée par cinq, les Nauruans ont déchanté …
Le refus de cette finitude est spécialement visible dans les comportements des anciens insulaires polynésiens. Dès que leur population dépassait la capacité nourricière de leur île, ils préféraient affronter le danger d’un long voyage en pirogue à la recherche d’une hypothétique île inconnue que de se confronter à la finitude de leur milieu.
 
Et arrive le vingtième siècle. La grosse machine issue de la révolution industrielle tourne à plein régime et permet une expansion humaine sans précédent : multiplication par quatre de la population mondiale, par douze de la consommation d’énergie, par huit des prélèvements en eau.
Et cette expansion a révélé la nature finie du monde :

  • Paul VALÉRY en avait eu l’intuition en 1945 : « Le temps du monde fini commence »,
  • Le CLUB DE ROME l’a théorisé en 1968,
  • Albert JACQUARD en a rajouté une couche en mai 2004.

Ce monde fini a deux types d’implications majeures :

Raréfaction des ressources

U turn 2

Les comportements locaux engendrent des effets globaux

 

Changer tout ?

Ce changement de nature de la dimension de notre environnement implique à notre sens une rupture de paradigme : on ne fera pas l’économie d’un dépoussiérage de dogmes du type « terraplatistes » issus du temps où notre monde était infini. Très concrètement, il va falloir – et vite – revisiter des notions pourtant très bien implantées dans nos sociétés :
  • La croissance (pourquoi ? comment ? jusqu’où ?),
  • Le pouvoir d’achat (qui peut se traduire par le droit à polluer et à émettre des déchets),
  • L’utilisation gratuite de services environnementaux,
  • L’american way of life (ou la polynesian qui n’est pas si différente),
  • Les acquis sociaux,
  • Le droit à la mobilité, à une température constante,
  • La consommation de produits en toute saison et tout un tas d’habitudes et de peurs qui font que toute la chaine sociale, du PDG au CSTste, s’accroche à un système qui n’est plus adapté.
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