En Polynésie française, une personne sur cinq est diabétique

« Dans le cadre du développement durable, la santé est un objectif, mais également un préalable indispensable. Il s’agit de procurer aux populations un bien-être physique et moral satisfaisant, ainsi que de leur garantir des conditions sanitaires qui leur permettent de contribuer aux activités productives et au développement de leur société »*. Le taux important d’obèses et de diabétiques en Polynésie française ne laisse pas d’être inquiétant ! Une réaction salutaire s’impose…

 
Plusieurs manifestations ont été organisées un peu partout en Polynésie française, dans le cadre de la Semaine polynésienne de lutte contre le diabète. Cette maladie non-transmissible concerne potentiellement une personne sur cinq au Fenua. Ce fléau n’a pas que des causes physiques héréditaires. Une alimentation saine peut en grande partie en atténuer les symptomes.

Le diabète a aussi des causes environnementales et culturelles. Des habitudes alimentaires trop riches ou déséquilibrées accentuent en effet le risque. Le surpoids et l’obésité sont des facteurs aggravants de la maladie, car ils sont responsables de l’insulinorésistance, à plus forte raison si toute activité physique est absente. Le taux de diabétiques est important en Polynésie française, une personne sur cinq étant atteinte de cette maladie.

Une personne sur cinq diabétique en Polynésie (Radio 1)

45 000 personnes souffrent du diabète en Polynésie (Polynésie 1ere)

Une semaine pour interpeller sur cette maladie grave qu’est le diabète (Tahiti infos)

Outre les difficultés sanitaires qu’il procure à ceux qui en sont atteints, le diabète est aussi un gros souci économique pour le Pays.

Diabète : un fléau sanitaire et un gouffre financier (Polynésie 1ere)

Manque d’activité physique, alimentation déséquilibrée, surpoids… les causes du diabète sont déjà bien identifiées. Cette maladie correspond notamment à un excès chronique de sucre dans le sang. Un exemple issu d’un pays d’Asie illustre bien la situation. Chaque jour, des milliers de moines bouddhistes font la tournée des offrandes à travers la Thaïlande. Les boissons sucrées et gâteaux industriels qu’ils récoltent les rendent souvent obèses, un phénomène devenu un vrai problème de société dans le royaume.

En Thaïlande, les moines rendus obèses par l’afflux d’offrandes sucrées (France TV Info)

La Direction de la santé a organisé une projection du film documentaire choc « Sugarland », le mercredi 14 novembre à Papeete. Le vendredi 16 novembre, les jardins de Paofai ont accueilli de nombreuses animations sportives ainsi que des stands d’informations sur le diabète, l’hygiène dentaire, la lutte contre les addictions, l’alimentation…

L’Association des diabétiques et obèses de la Polynésie française (ADOPF) organise régulièrement des dépistages à Papeete, notamment dans le cadre de cette semaine de lutte contre la maladie. Mais ses moyens pour mettre en place une prévention plus efficace manquent cruellement.

Un manque de moyens pour la prévention du diabète (Tahiti infos

Seul, l’argument financier pourra-t-il faire entendre raison ? Comme pour d’autres maladies dues à de mauvais comportements sanitaires (addiction à l’alcool, aux drogues), le gouvernement envisage de frapper au porte-monnaie. Le nombre de malade du diabète ayant augmenté de plus de 500 % en vingt ans, au 1er janvier 2019, les taxes sur les boissons sucrées et les produits contenant des sucres cachés – et plus généralement les produits addictifs –  augmenteront de 25%.

Vers une augmentation des taxes pour les produits sucrés, les tabacs et les boissons viniques (TNTV)

Edouard Fritch : « le seul combat c’est celui de l’alcool et du sucre » (Polynésie 1ere)

La taxe sur le sucre fait l’unanimité politique (Radio 1)

Augmentation des taxes sur les boissons sucrées (Polynésie 1ere)

Après le sucre, le Pays passe à la taxe sur l’alcool et le tabac (Radio 1)

 

Le constat est en effet similaire en ce qui concerne l’addiction au tabac, qui ruine la santé des Polynésiens, pollue l’air et grève… les finances du Pays. Cela a été rappelé à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), organisée mercredi 21 novembre.

10 à 15% de la population polynésienne touchée par la BPCO (Radio 1)

Vidéo – BPCO : « les gens continuent à fumer et commencent très jeunes » (TNTV)

la bronchopneumopathie chronique obstructive, l’autre maladie du tabac (Polynésie 1ere)

Restons positifs ! S’il y a une prédisposition génétique, la maladie peut en grande parie être évitée en adoptant une nourriture saine et une activité physique régulière.

Dépistages, projection, caddie santé et Ea’ttitude pour la semaine du diabète (TNTV)

Une marche pour mieux respirer (TNTV)

Les lycéens de Raiatea marchent pour leur santé (Polynésie 1ere)

Pour un mode de vie plus sain à travers le sport et l’alimentation (Tahiti News)

 

50% des jeunes sont en surpoids en Polynésie. Encore ne faudrait-il pas tenter les bouches affamées avec des produits trop gras et trop sucrés…  Afin de lutter contre l’obésité, un rapport préconise l’interdiction des roulottes à moins de 200 mètres des écoles et des lycées.

Faut-il interdire les roulottes aux abords des établissements scolaires ? (Polynésie 1ere)

 

                                                                                                                                                                                                   Pour en savoir plus: Santé et développement durable (verdura.fr)

 


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