Pour un développement plus « durable » : il existe des alternatives

Pour un développement plus « durable » : il existe des alternatives

Le développement économique n’est pas qu’une affaire de gros sous. Certaines associations et entreprises l’ont compris et donnent une dimension écologique et/ou solidaire à leurs activités. Une démarche à ne pas confondre avec le « greenwashing* » dont peuvent abuser certaines autres…

 

Innovation « verte » 

Deux des trois prix du deuxième concours Poly’Nov “Soutien au développement de l’Innovation”  ont été remis à des entreprises ayant une démarche écologique. 

Le 1er prix a été attribué au projet Eco Fare qui avait déjà remporté un prix, en décembre dernier, au 20e Concours national de l’innovation de l’économie circulaire. 

Eco Fare, la nouvelle marque de produits ménagers naturels … (Tahiti Infos)

Ce nouveau prix récompense un procédé d’extraction et d’utilisation des huiles essentielles et hydrolats de Miri taratoni et d’agrumes de Polynésie française pour une gamme de produits d’entretien écologique, en remplacement de produits chimiques. 

« Ecofare » grand vainqueur du concours Poly’nov (Radio 1)

Écofare remporte le premier prix Poly’Nov (La Dépêche)

Plus d’infos : la page FB Eco Fare 

 Le troisième prix a été attribué au projet « Eco Cuir Tahiti » – un procédé de récupération et transformation de peaux de poissons en cuir, grâce à un processus de tannage écologique à base de décoctions de tanins issus de plantes. 

Économie sociale et solidaire

Reconnue par la loi du 31 juillet 2014 en France, le terme d’économie sociale et solidaire (ESS) identifie les structures qui cherchent à concilier utilité sociale, solidarité, performance économique et gouvernance démocratique. En complément de la SARL et la SAS, ce type de société est récemment apparu en Polynésie française avec Alterocéan, pour porter le projet Cook & FoodLab, un outil collaboratif de transformation agroalimentaire pour les producteurs et professionnels. L’occasion, entre autres, de découvrire des savoir-faire très ancrés dans la culture polynésienne, l’usage des plantes et des parties végétales dans les préparations et les cuissons.

Alterocéan, première SARL polynésienne inspirée du modèle ESS (économie sociale et  solidaire) (Tahiti Infos)

Plus d’infos : Facebook : Food & CookLab Tahiti
Site internet Food & CookLab

Commerce, écologie et solidarité

Sensibilisée à l’impact environnemental des savates sur l’écosystème, l’entreprise Blue Star (fabricant de la marque de tongs Tahitian Move) a mis en place diverses actions visant à promouvoir la revalorisation des déchets, la préservation d’un environnement plus sain et une société plus solidaire.

Depuis quelques mois, elle a installé un « bac à savates » dans ses locaux. On peut y déposer les savates en fin de vie. Ces dernières seront ensuite apportées à l’association Huma Mero pour y vivre une transformation qualitative au lieu d’être jetées. Le caoutchouc, sculpté, deviendra porte-clés, bijoux…

Donnez une seconde vie à vos savates (Tahiti Infos)

La démarche est écologique, mais elle est aussi solidaire puisque l’objectif principal de Huma Mero est l’insertion sociale et professionnelle de toute personne atteinte d’un handicap physique ou associé. 

Ce projet pilote s’inspire d’un projet similaire mené par l’ONG Ocean sole au Kenya. Différents points de collecte seront mis en place, en accord avec  des écoles, des mairies ou des magasins. Lire « la savate qui marche pour le fenua » sur le site tahitianmove.com. À noter que Tahitian Move s’est aussi engagé dans la distribution de sacs 100% jute (entièrement biodégradables) à des commerçants de Polynésie. 

   

Recyclage et créativité

Les centres des jeunes adolescents (CJA) de Polynésie française ont tenu leur exposition annuelle les 20 et 21 juin à l’Assemblée de la Polynésie française.

Les CJA exposent leurs talents à l’assemblée (Polynésie 1ère)

Exposition des CJA : une fois de plus, un succès (Polynésie 1ère)

L’occasion pour certains d’entre eux de décliner des propositions créatives et esthétiques de mobilier réalisées à partir de bidons ou de pneus qui évitaient ainsi la déchetterie ou, pire, la décharge sauvage (photo: pneus reconvertis en sièges)

pneusrecyclés300.jpg

Troc

Un site de troc a été récemment créé : https://petits-echanges.pf/. Une plateforme mise en ligne par un polyvalent, tour à tour pêcheur, éducateur au numérique, créateur de sites Internet…

Pêcheur, directeur d’école, Olivier a créé le premier site de troc en Polynésie (TNTV)

« Mon souhait est que ce site puisse rendre service à la population, à un moment où le contexte économique actuel est difficile », explique Olivier Gueirard sur le blog du site.

Une initiative à ne pas confondre, mais qui en complète une autre, plus ancienne en Polynésie, fondée sur un principe de liens croisés au sein du « Système d’échange local » polynésien : PolySelLes personnes qui adhèrent à ce réseau S.E.L peuvent proposer leurs compétences, leurs savoirs, mais aussi des biens et des services en vue d’échanger. Et cela dans le cadre d’une économie alternative basée sur des valeurs saines et équitables et surtout en étant proches les unes des autres ! 

 

Agriculture: local et bio avec le SPG Biofetia

Le SPG Biofetia a organisé son traditionnel Ma’a Tahiti bio, le dimanche 24 juin, au restaurant du Musée Gauguin, à Papeari. Plus de 250 convives l’ont partagé. L’occasion d’échanger, entre agriculteurs et consommateurs, autour de plats intégralement composés avec des aliments garantis “bio”. L’occasion aussi, pour tous, d’échanger des informations et de renforcer la dynamique de communication concernant le développement de l’agriculture biologique en Polynésie française.

Chaque année, Biofetia organise ce type d’événement festif afin de renforcer les liens entre membres de l’association mais aussi afin de mieux faire connaître ses actions auprès d’un public plus élargi. Outre que de garantir les agriculteurs qui souhaitent produire en bio, l’un des objectifs de l’association est sensibiliser le plus grand nombre à une démarche qui vise à renforcer la santé et l’environnement mais qui tend aussi à promouvoir l’économie locale par une moindre dépendance des importations. À ce titre, celle-ci s’inscrit tout à fait dans la campagne actuelle “Manger local” de la CAPL.

Ce rendez-vous a aussi été l’occasion de présenter le nouveau site Internet du SPG, www.biofetia.pf, qui a été récemment mis en place. De nombreuses informations et des fiches techniques sont mises à disposition des agriculteurs et des consommateurs qui souhaitent en savoir plus sur la garantie bio et rejoindre l’association.

Écotourisme pour Makatea

Enfin, l’association de préservation environnementale Te Rupe no Makatea propose un projet de tourisme vert sur l’île, siège d’une polémique à propos de la réouverture possible de l’exploitation du phosphate de l’île. Un avant-projet devrait être présenté à la population de Makatea, ainsi qu’au maire de Rangiroa, au mois d’août. 

Un projet nouveau : Makatea, phosphate et escalade (La Dépêche)

* Greenwashing ou « blanchiment écologique : le mot est utilisé communément lorsqu’un message de communication abuse ou utilise à mauvais escient un argument écologique. 

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