Des projets de « développement » contestés par la population (suite)

À Moorea et Bora Bora, certains projets de développement économique peuvent mettre à mal l’environnement ou s’imposer à la population sans concertation. Ce que contestent des associations qui portent l’affaire en justice. À Moorea, elles demandent notamment l’annulation des modifications récentes apportées, illégalement selon elles, au PGEM et au PGA de l’île-soeur. À Bora Bora, renvoi dans l’affaire de la lentille d’eau douce du motu Terurumi suite aux dégâts supposément causés par les travaux d’une villa de luxe.

 

 

# À Moorea, on perd patience face au silence de la mairie sur les projets de développement. Cinq élus de l’opposition ont fait appel à la fédération Tahei’auti ia Moorea et à l’Église protestante maohi pour soutenir leurs demandes d’information. La fédération Tahei’auti ia Moorea, regroupant les associations et collectifs qui avaient manifesté sur la plage de Tema’e en novembre dernier, annonce son soutien à l’action de cinq élus de l’opposition, dont Christiane Kelley, et qui demandent à présent une consultation officielle des habitants de l’île. Une disposition du Code général des collectivités territoriales permet, disent-ils, l’inscription d’un sujet à l’ordre du jour du conseil municipal si un cinquième des électeurs le demandent. Ils ont donc l’intention d’user de cette possibilité pour demander que le conseil aborde « le maintien de l’emprise communale sur Temae » (qui pourrait faire l’objet d’une transaction dans le cadre du projet d’extension de l’hôtel Sofitel), explique le président de Tahei’auti ia Moorea, Rahiti Buchin.

Moorea : une pétition pour faire sortir la mairie de son silence (Radio 1)

L’Association des habitants de Temae-Moorea porte devant la justice administrative deux sujets qui n’ont trouvé de réponse ni dans la contestation, ni dans la concertation. Elle demande d’une part l’intégration de la route du motu dans le domaine routier public, et d’autre part l’annulation des modifications récentes apportées, illégalement selon elle, au PGEM et au PGA de Moorea. Son président, Alain Bonno, était l’Invité de la rédaction de Radio1 ce mardi (3 mai). (…) Autre sujet de discorde, le PGEM, qui en juillet dernier, au terme de 7 ans de réflexion, enquête publique comprise, a finalement été modifié pour permettre la construction sur l’aire marine protégée – en l’espèce de construire des bungalows sur pilotis – dans le cadre d’une « zone d’aménagement et de développement prioritaire », qui elle-même n’a jamais été discutée au niveau communal.

Développement de Moorea : après les manifs, le tribunal (Radio 1)

Cinq élus de l’opposition vont tenter de récolter 3 000 signatures à Moorea afin de demander au conseil municipal l’organisation d’une consultation populaire sur le maintien de la plage publique de Temae. La pétition circulera pendant un mois dans les paroisses protestantes et différents points de vente de l’île. (…) une demande aurait déjà été formulée au tāvana de Moorea pour que la population soit consultée sur le maintien de la plage publique de Temae, le projet Carrefour de Maharepa et du maintien de l’aire marine protégée de Nuarei. Celle-ci aurait été refusée sous prétexte que “ces trois points ne font pas partie de la compétence communale”. Cette fois-ci, les cinq élus de l’opposition affirment clairement que la décision du maintien de cet emplacement appartient à la municipalité du fait de son inscription au PGA de l’île.

Une pétition pour sauver la plage de Temae (Tahiti Infos)

 

# Il faudra attendre le 20 juin pour voir avancer, peut-être, le dossier des dégâts causés au motu Terurumi par les travaux d’une villa de luxe. Nouveau renvoi dans l’affaire de la lentille d’eau douce du motu Terurumi à Bora Bora. Les plaignants demandent au tribunal la  désignation d’un expert pour déterminer l’étendue des dégâts provoqués par un chantier de construction. Cette fois, c’est Me Varrod, l’un des avocats des plaignants, qui a souhaité que l’audience soit renvoyée, pour demander l’appel en cause de plusieurs autres sociétés de Bora Bora et de Raiatea. En octobre dernier La Dépêche de Tahiti révélait ce conflit qui oppose les propriétaires des parcelles du motu à la société Bora Bora Yes.

Bora Bora : nouveau report dans l’affaire de l’eau douce du motu Terurumi (TNTV)

 

# Pour rappel : Moorea : des associations se fédèrent contre les projets « dévastateurs ». À lire sur AvA-Infos : En bref: « couacs » dans le déploiement du développement durable ; Une société en quête d’aménagement durable ; Projets immobiliers contestés à Moorea : grosse mobilisation

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