Des pistes pour une économie polynésienne plus solidaire et “durable”

Situation économique difficile pour une grande partie de la population, et pourtant gaspillage alimentaire… Gabegie d’emballages, production alimentaire locale insuffisante… Sommes-nous prêts aujourd’hui à relever ces défis ? Des solutions émergent pour faire face à ces aberrations et contribuer à l’édification d’une économie résiliente. 

 

Les prix ont augmenté de 0,5 % en Polynésie française, en 2017, en moyenne annuelle, selon une note publiée récemment par  l’institut de la statistique de Polynésie française (ISPF). Les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+ 1,8 %) contribuent principalement à cette hausse. 

Les prix ont augmenté de 0,5 % en Polynésie française en 2017 (La Dépêche)

Alimentation : les prix ont augmenté de 1.8% en 2017 – Tntv

Les prix ont augmenté pour le mā’a et les boissons non alcoolisées en 2017 (Tahiti Infos) 

Gaspillage alimentaire

Parallèlement, et paradoxalement, le gaspillage alimentaire est un véritable problème. En métropole, les élus de l’Assemblée nationale veulent pouvoir l’estimer. Les députés ont souhaité en savoir plus sur la définition de la « durée de vie d’un produit alimentaire », pour lutter contre « le gaspillage alimentaire », adoptant une série d’amendements afin d’obtenir un rapport.  

Gaspillage alimentaire : les députés veulent en savoir plus sur les durées de consommation (TNTV) 

À quand une investigation semblable en Polynésie française ?

Surtout quand l’on sait que plus de la moitié de la population de Tahiti et de Moorea vit en dessous du seuil de pauvreté… . En mai, l’on a appris que la situation des habitants des Tuamotu est tout aussi problématique…

La moitié des habitants des Tuamotu vit avec moins de 60 000 Fcfp par mois (Tahiti Infos)  

Tuamotu-Gambier : une famille sur deux vit avec moins de 60 000 F (Polynésie 1ère)

La moitié des familles des Tuamotu-Gambier vit avec moins de 60 000 Fcfp par mois (Radio 1)

 

Lutte contre la gabegie d’emballages

Au gaspillage alimentaire s’ajoute la gabegie d’emballages, souvent inutiles et polluants*. Des associations comme Nana sac plastique s’investissent pour changer les habitudes. Mais il faut aussi proposer des solutions aux consommateurs. Il existe des solutions alternatives à la présentation des aliments. 

À Tahiti, une épicerie d’un nouveau genre, située à Mamao vient d’ouvrir. Farine, pâte, riz, cacao, chocolat, épices, savon, shampoing, huile ou vinaigre… Tout y est vendu sans emballage.

Eco Vrac, l’épicerie de produits vendus en vrac vient d’ouvrir (Tahiti-Infos)

Ouverture d’une épicerie sans emballages (Polynésie 1ère)

Faire ses courses autrement, sans emballage (La Dépêche)

La première épicerie sans emballage de Polynésie ouvre ses portes mercredi (TNTV)

* Les emballages plastiques, lorsqu’ils sont mal gérés et mal recyclés, finissent généralement dans la nature où ils induisent de gros dégâts, en particulier sur les animaux. Dans l’océan, notamment, on compte désormais des centaines de milliers de tonnes de plastiques qui détruisent la biodiversité. La production des emballages a aussi des effets néfastes en termes de pollution. Quel est vraiment l’impact environnemental et sanitaire de tous les emballages alimentaires que nous retrouvons dans nos supermarchés ? Comment limiter ce gaspillage ? Quelle est la responsabilité des industriels et des consommateurs dans ce problème ? En savoir plus : La Vérité sur le « Scandale » Sanitaire et Écologique des Emballages Alimentaires (e-rse.net) 

Voir aussi les initiatives de l’ADEME – Comprendre et agir : Changer les comportements, faire évoluer les pratiques sociales vers plus de durabilité (polynesie-francaise.ademe.fr) 

 

 

La production alimentaire locale est insuffisante

Interrogé lors du Journal du soir du 28 mai de Polynésie la 1ère, le président de la chambre territoriale des comptes (CTC) Jean Lachkar a rappelé un chiffre sans appel : « 45 milliards Fcfp d’importation contre seulement 5 milliards de production locale ». La résilience agricole et alimentaire, un enjeu planétaire, l’est d’autant plus pour la Polynésie. Être dépendant à ce point des importations pose question. Relever le défi de la sécurité alimentaire n’est pas une option, mais un impératif humain et géopolitique. Quid en cas de clash ou de crash économique à l’échelle mondiale ?

À ce titre, on ne peut que se réjouir de l’initiative de la chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL) qui va organiser un séminaire pendant trois mois dans chacun des cinq archipels de la Polynésie française pour écouter et accompagner les acteurs du secteur primaire. Cette série a été lancée pour identifier les « faiblesses en terme de production et de distribution des produits agricoles et de pêche lagonaire ». Elle permettra notamment de mettre en relation tous les acteurs du secteur primaire et de mettre en exergue les avantages et inconvénients des coopératives ou la présentation d’une charte d’engagement. Charte qui fait partie de la campagne « Manger Local ».

La Chambre de l’agriculture au chevet des archipels (Radio 1)

 

Booster la rentabilité ET la protection de l’environnement

Faire des économies, gagner en rentabilité et réduire ses impacts sur l’environnement ? C’est possible. C’est en tout cas ce que propose l’ADEME aux TPE & PME dans les secteurs de l’industrie, de la distribution, de la restauration et de l’artisanat pour les aider à réduire leurs pertes énergies-matières-déchets.

L’Ademe cherche entreprises désireuses de gagner sur tous les coûts (Tahiti Infos)

Voir aussi les initiatives de l’ADEME – Comprendre et agir : Appel à projets: prévention des biodéchets de proximité (polynesie-francaise.ademe.fr)

 

 

Business, solidarité et protection de l’environnement

Une  société polynésienne spécialisée dans la fabrication locale de savates, Tahitian Move, s’est engagée dans un partenariat avec l’association d’intérêt général Huma Mero  qui accompagne les personnes handicapées dans leur parcours professionnel. Son objectif : permettre de recycler ces chaussures et éviter qu’elles ne se retrouvent dans la nature. La matière récupérée peut se transformer en accessoire, en bijou ou même en support de téléphone…

Une boutique du centre-ville de Papeete propose une remise de 10 % aux personnes qui déposent leurs tongs usagées dans un bac prévu à cet effet. 

Vidéo – L’association Huma Mero offre une deuxième vie aux savates usagées (TNTV)

À noter que cette association organise également des stages d’agriculture bio pour ses membres. 

 

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