La nature du fenua, un monde à découvrir et… à respecter

La nature et toutes ses ressources, indispensables au développement de la vie sur Terre, sont aujourd’hui confrontées à de multiples menaces. Des passionnés s’engagent pour les protéger : sommet, grotte (site culturel), plantes médicinales ou tinctoriales, espèces endémiques…

 

+ L’ascension du plus haut sommet de Tahiti n’est pas d’un accès facile. Elle attire néanmoins des randonneurs adeptes d’un tourisme vert qui soit aussi un challenge sportif. Il est cependant nécessaire d’avoir le souci de respecter cet environnement unique et encore relativement sauvegardé, qu’il ne faut pas dégrader. Cette forme de tourisme vert est certainement à encourager mais il ne faudrait pas que cela amène à des dérives, comme on a pu le constater sur un autre site, certes un peu plus accessible, le mont Aorai. « On retrouve de plus en plus de matériel abandonné là-haut : des vieilles bâches, des vieilles tentes, des bouteilles de gaz vides… », déplore Ulysse Lesbros, qui a en projet de créer une association pour protéger le site avant la fin de l’année, Tiai Mou’a, les gardiens de la montagne. « Si Pito Hiti devient comme l’Aorai, que je connais bien pour l’avoir gravie une trentaine de fois, c’est quelque chose de honteux et de révoltant ! »

Le mont Orohena, un lieu mythique à sauvegarder (La Dépêche)

 

+ Le site de la grotte de Maui se trouve à l’entrée de Vairao, dans la commune de Taiarapu Ouest. Répertorié par le service de la culture et du patrimoine culturel, il est situé sur une propriété privée depuis 1978 et est resté vierge de tous travaux de construction. Mais, fin 2019, d’importants travaux de terrassements ont été entrepris et, selon les informations des résidents vivant à proximité de ce site, ils ont été réalisés sans aucune autorisation. Une pétition a été lancée pour réclamer aux instances du Pays, une remise en état de ce haut lieu de la culture polynésienne.

Vairao – Pea pea sur le site de la grotte de Maui (La Dépêche)

 

+ Un groupe de scientifiques (médecine, botanique, chimie des plantes mais aussi psychologie, anthropologie et même agronomie) s’est rendu, récemment, dans le fa’a’apu d’un tradipraticien de la côte est de Tahiti pour y découvrir son usage des plantes médicinales. Au programme, une étape pratique dans la mise en place d’un groupe de travail qui s’est constitué autour d’un projet de « médecine traditionnelle intégrative transculturelle » en Polynésie. Au cours de la matinée, les participants ont pu échanger et se transmettre leurs connaissances.

Ce projet a été initié il y a plusieurs années par le docteur Éric Parrat – pneumologue au Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) et président du Réseau polynésien des maladies respiratoires (Repmar) – et Yves Doudoute, de l’association Haururu. Une approche médicale, dite de médecine intégrative, permet aujourd’hui d’unir officiellement différentes formes de thérapies issues autant de la médecine classique occidentale que d’alternatives comme les médecines traditionnelles afin de prodiguer les meilleurs soins au patient. Ce projet se concrétisera sous deux formes différentes : d’une part l’animation d’un espace d’échanges permanent au sein d’un fare rapa’au, ou maison des soins, inauguré au cœur de la vallée de Papenoo en juin 2019 par l’association Haururu et le Repmar ; d’autre part, il est prévu qu’il débouche sur la mise en place d’un diplôme universitaire (D.U.) de médecine intégrative pour les professionnels de santé. – En savoir plus : (l’article dans la version papier, lundi 10 août p. 16)

Des scientifiques dans le fa’a’apu d’un tradipraticien (La Dépêche)

 

+ Depuis toujours à Rapa, les habitants de l’île protègent leur biodiversité par le système de rāhui.  Près d’une centaine d’espèces endémiques est recensée dans la forêt mésophile de Rapa, une forêt semi-sèche où la biodiversité est très importante.. Et même sur l’île la plus isolée de Polynésie française, celles-ci sont menacées. Par les animaux herbivores mais aussi par des espèces importées envahissantes, comme le goyavier de Chine. La population de Rapa s’est mobilisée il y a une dizaine d’années pour protéger la flore et aujourd’hui, leurs actions ont porté leurs fruits : les espèces autrefois en danger se régénèrent. 

Rāhui sur la forêt à Rapa (Polynésie 1ere)

 

 

+ De tous temps, les hommes ont appris à utiliser les ressources que leur offrait la nature pour s’embellir ou embellir leur environnement, leurs vêtements, leurs outils… Les Polynésiens, bien entendu, n’ont pas fait exception et bien avant l’arrivée des Européens, ils maîtrisaient l’art et la manière d’obtenir les couleurs dont ils avaient besoin. La venue des explorateurs, missionnaires et autres colons n’aura fait qu’enrichir encore un peu plus leur palette. Tout un monde à découvrir… (références, fiches descriptives, photos)

Les plantes tinctoriales de Polynésie (Tahiti Infos)

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