Depuis une quinzaine de jours, l’Humanité a dépassé les ressources renouvelables de la planète qui lui sont disponibles pour une année. Autrement dit, elle vit à crédit et puise donc dans les réserves naturelles de la Terre d’une façon non réversible. Depuis 1986 – date à partir de laquelle a été institué ce calcul par Global Footprint Network – cette limite recule régulièrement. En 2015, l’économie humaine a déjà consommé son potentiel annuel en presqu’une demi année.
Il faut savoir re-situer les problématiques économiques locales dans leur contexte global et planétaire. Selon ce calcul théorique, ce jeudi 13 août 2015, l’Humanité a consommé les ressources produites par la biosphère depuis le premier janvier. Autrement dit, nous vivons désormais à crédit si l’on prend l’économie comme point de comparaison, domaine où cette notion théorique connaît un certain succès.
Pour plus d’information, le calcul de cette date prend trois paramètres en compte : la biocapacité, ou capacité de production biologique de la planète (quantité des ressources naturelles fournies par la Terre l’année considérée) ; l’empreinte écologique de l’Humanité (consommation humaine en ressources naturelles l’année considérée) ; le nombre de jours dans l’année, soit 365 par convention (source Wilipedia). Même si cette méthodologie change régulièrement afin de prendre en compte de nouveaux éléments, rendant difficile la comparaison entre les années, elle est un indicateur de la « folie » d’un système qui va droit dans le mur. Comme le dit le philosophe et sociologue Edgard Morin, « Nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe »…
– Lire aussi sur Futura-Science Après ce 13 août 2015, « Jour du dépassement », la Terre vit à crédit.
– Comprendre la notion d’anthropocène. « Les humains sont devenus une force tellurique qui change la face de la Terre autant que les éruptions volcaniques”. La question peut paraître lointaine, sinon futile pour le grand public. Elle concerne en réalité le devenir de la planète et peut-être, le destin de notre espèce.
Malgré, ou peut-être à cause de, son isolement (et donc de sa dépendance à l’économie mondiale dans le modèle de développement actuel), la Polynésie est tout aussi concernée que les autres pays.
« Changer de logique ! «
« Si le PIB mondial n’a cessé de croître ces 50 dernières années, les inégalités grandissantes entre individus et la surexploitation des ressources naturelles nous mènent tout droit à des impasses sociales et écologiques. L’idéologie de la croissance économique et matérielle indéfinie est-elle réellement facteur de développement, de progrès et de mieux-être pour l’humanité ? Ce modèle de société est-il durable et généralisable ?
L’heure du changement de logique semble venue, où le « toujours plus », effréné et insensé, laisse place à la sobriété heureuse, consciente et responsable ».
– En savoir plus sur colibris-lemouvement.org
Félicitation !