Encore et encore… les opérations de ramassage de déchets, plus ou moins bénévoles, n’en finissent pas de retirer des tonnes de produits qui n’ont rien à faire dans la nature, sur les rivages, dans le lagon ou dans les vallées… Cette problématique, récurrente, doit être prise à bras le corps.
Toutes les opérations de ramassage menées par des communes ou des associations montrent la nécessité urgente d’une structuration opérationnelle du secteur.
◊ Ce sont encore 6 tonnes de déchets en tout genre qui ont été sortis du lagon de Vaitupa, à Faa’a, lors de l’opération Tefana Water Days, début novembre.
“Il faut que ce soit une prise de conscience de la population. Il faut que chacun à son niveau fasse un petit geste et il faut que les politiques derrière suivent. C’est ceux qui ont le pouvoir qui peuvent décider et qui ont les moyens de faire avancer les choses”, estime Taina Hort, membre de l’AS Tefana Chasse sous marine.
Tefana Water days : 6 tonnes de déchets ramassés (TNTV)
Tefana Water Days : près de 5 tonnes de déchets ramassés (Polynésie 1ere)
◊ Le 11 novembre, jour férié, les pêcheurs de Papara ont organisé un ramassage de déchets pour nettoyer le lagon. En ligne de mire, les taramea, cette étoile de mer tueuse qui prolifère avec le blanchissement du corail. Mais si, et c’est tant mieux (!), peu de taramea ont été ramassées, il a été constaté qu’il y avait encore énormément de déchets qui traînaient près du rivage, comme des pneus, de la ferraille, mais aussi des cannettes de boissons et autres…
Papara – Ramassage de taramea et nettoyage des fonds marins (La Dépêche)
Papara : peu de taramea, beaucoup de pneus (Polynésie 1ere)
Papara – Très peu de taramea, mais beaucoup de déchets (La Dépêche)
◊ Lancée par l’association la Brigade verte, l’opération Eco warrior a collecté toujours autant de déchets à Mahina, sur le spot de Hitimahana. L’opération avait permis de récolter 19 tonnes l’année dernière… les Brigades vertes ne se contentent pas de collecter les pehu. Elles cherchent surtout à impliquer la population et donner à cette action une dimension sociale…
Les Eco Warriors reviennent du 12 au 15 novembre (TNTV)
Opération “éco warrior” demain à Mahina (La Dépêche)
Les Eco warriors ont ratissé la plage de Hitimahana (TNTV)
Cerise sur le gâteau ! Près de 100 tonnes (!) de déchets collectées lors de de la grande opération de nettoyage de la vallée de la Punaruu, à Punaruuia, organisée par la direction de l’Environnement (DIREN) le samedi 30 novembre. Les déchets sont de diverses origines : déchets ménagers, encombrants, déchets industriels, carcasses de véhicules… Parmi les bénévoles, quelques têtes connues comme le chanteur ETO. Ce dernier est particulièrement en colère contre les “tripeurs” de la vallée de la Punaruu qui abandonnent leurs déchets. La DIREN aimerait faire passer un message aux pollueurs : “Les déchets viennent polluer l’environnement, la rivière, puis la rivière va à la mer, à l’océan, puis les pêcheurs pêchent les poissons qui mangent ces déchets. Et au final on s’empoisonne nous-même. ce que vous jetez dans les cours d’eau fini dans vos assiettes, tout simplement.” Après la Punaaruu, la DIREN mènera la même opération dans toutes les rivières comprises entre Punaauia et Mahina. (article actualisé le 01/12/19)
Opération de nettoyage à la Punaruu : près de 100 tonnes de déchets ramassés (TNTV)
Nettoyage de la Punaruu avant les grosses pluies (Polynésie 1ere)
◊ Régulièrement, les associations se mobilisent dans les différentes communes de Tahiti pour nettoyer le littoral ou les fonds de vallée jonchés de déchets de tout nature. Ces entreprises citoyennes et écologiques font des émules dans les archipels, à l’image de l’opération menée à Raivavae aux Australes où parents et enfants des quatre districts de l’île ont enfilé les gants et se sont armés de sac plastique pour procéder à un grand nettoyage du trait de cote entre Rairua et Mahanatoa.
Opération île propre à Raivavae (Polynésie 1ere)
Les « Eco-Warriors » se sont attaqués à la vallée de Puurai, à Faa’a, le vendredi 15 novembre. Il s’agissait pour eux de sensibiliser la jeunesse du collège Henri Hiro. Sensibilisation Verte à Puurai. Leur volonté est surtout d’aider à prendre conscience de la fragilité des éco-systèmes insulaires. Un message qu’ils adressent plus particulièrement aux jeunes.
Sensibilisation Verte à Puurai (Polynésie 1ere)
A Rimatara, les enfants sont au front… Gare aux déchets ! « On a prévenu : il ne faut pas jeter les déchets sur la plage pour protéger la nature« , confie une jeune élève de l’école de l’île. Pas un papier ne gît sur le sol ni dans les jardin. Rimatara, c’est un peu la Suisse avec les pandanus en plus… (article actualisé le 01/12/19)
Rimatara dit non aux déchets (Polynésie 1ere
+ > La problématique des déchets est récurrente en Polynésie française. Ces opérations plus ou moins bénévoles ne suffisent pas.
◊ Le ministre de la Culture et de l’Environnement explique que la volonté du Pays est d’apporter des solutions adaptées au contexte local, les moins coûteuses possibles et dans un esprit de valorisation, tout en apportant un soutien technique et logistique aux communes qui sont compétentes en matière de déchets ménagers. Il rappelle néanmoins que le Pays, avant la saison des pluies, a procédé à un diagnostic de 77 rivières parmi les plus exposées. Rien que sur Tipaerui, Punaruu et Papeava, il en a été sorti 300 tonnes de déchets, “c’est absolument inacceptable”.
Environnement : “Le tri, c’est la part de chaque citoyen” (La Dépêche)
◊ Un incivisme que confirme la ville de Punaauia qui a fait ériger un mur grillagé entre le cimetière de Nuuroa et la mer. Cette installation vise à faire cesser l’incivisme sur cette zone du littoral où des déchets sont régulièrement déposés et finissent à la mer ou sur les sépultures. (punaauia.pf)
Punaauia – Le cimetière de Nuuroa grillagé pour décourager les pollueurs (Punaauia.pf-actualités)
◊ De son côté, le Syndicat mixte ouvert pour la gestion, la collecte, le traitement et la valorisation des déchets en Polynésie française (Fenua Ma) va lancer l’année prochaine un appel d’offres pour la conduite d’une “étude de caractérisation des ordures ménagères”. Cette étude, qui fait suite à une précédente lancée en 2010/2011, respectera une méthodologie rigoureuse mise en place par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui classe les déchets ménagers en 14 familles de produits
Que contiennent vraiment nos poubelles ? (La Dépêche)
◊ Depuis plusieurs années, la direction de l’Environnement (Diren), en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), a entamé de nombreuses études pour la mise en place du schéma territorial de prévention et de gestion des déchets en Polynésie française. Ce dernier doit intégrer un volet concernant la résorption des décharges. La décharge municipale de Papenoo et l’ancienne décharge municipale de Haapiti seront étudiées pendant 9 mois afin de délimiter et caractériser les zones de pollution, et ainsi définir les orientations techniques envisagées et d’estimer le coût des travaux de réhabilitation.
Vers la réhabilitation des décharges de Papenoo et Haapiti (TNTV)
+ La semaine européenne de réduction des déchets (SERD), actuellement en cours, diffuse les bonnes pratiques de production et de consommation. L’idée est de lutter contre les pertes et gaspillages. Le festival Zéro déchet qui se tiendra le 23 novembre à Pirae présentera plusieurs solutions (voir article ultérieur)
Félicitation !