Bilan en cours de la faune aquatique des rivières de Papenoo

Une étude d’une durée de trois ans a été lancée en octobre dernier dans la vallée de Papenoo, la plus grande des vallées de Tahiti, qu’irriguent plusieurs rivières. La jeune chercheuse, doctorante en biologie, Hereia HELME va arpenter ces cours d’eau munie du matériel ad hoc pour établir un bilan de la faune aquatique – et notamment des anguilles – et évaluer l’impact des constructions hydro-électriques sur leur développement.                                                  

Le salaire de la chercheuse, embauchée par Marama Nui, est co-financé par l’Àtat au travers du dispositif CIFRE (Conventions Industrielles de Formation pour la Recherche). Son travail, et la thèse qui doit en découler, est scientifiquement encadré par le CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoires de l’Environnement-EPHE/CNRS). Les résultats de ces recherches sont importants pour la compréhension, et donc la pérennité de la biodiversité de la vallée. Les ouvrages qui ont été construits il y a une quarantaine d’années ne l’ont pas été en tenant compte de critères environnementaux. Or, il reste encore une trentaine d’année d’exploitation à l’opérateur actuel. Marama Nui tient à rendre ces cours d’eau au Pays dans un état écologique non altéré – en permettant notamment plus facilement leur remontée par les espèces migratoires comme les anguilles. Cette étude va aussi permettre de mieux connaître les cycles de vie des différentes espèces qui vivent dans les rivières de la vallée. Elle fait suite aux travaux entamés il y a trois ans concernant la rivière et le lac Vaihiria. On rappelera ici ses fameuses anguilles « à oreilles », à l’origine d’une légende traditionnelle. Du fait des travaux d’aménagement hydroélectrique qui y ont été réalisés il y a des années, il a été constaté que le lac ne communiquait avec la rivière (et donc l’océan où les anguilles vont se reproduire) que par de petites failles. Du fait du très petit nombre d’individus trouvé en amont du lac, les chercheurs du CRIOBE, en charge de cette étude, n’ont pas exclu que ces travaux ait pu modifier un équilibre biologique très sensible. La recherche effectuée dans la vallée de Papenoo par Hereia Helme vise également à dégager des protocoles de conservation de la biodiversité qui pourront être appliqués dans d’autres éco-systèmes. Pour répondre à la demande d’unités de production d’énergie renouvelable dans le futur, de nouvelles installations hydro-électriques ne sont en effet pas exclues dans d’autres vallées (Vaiha à Faaone, par exemple). 

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