Le mois de novembre a été endeuillé en son milieu par les attentats qui, à Paris, ont laissé un lourd bilan : 130 morts, plus de 300 blessés et une population traumatisée. En fin du mois, on a aussi assisté à l’ouverture de la COP 21, conférence internationale destinée, en principe, à favoriser le maintien de la température globale de la planète à un niveau acceptable pour les sociétés humaines. Quelques réflexions.
Les divers attentats perpétrés le 13 novembre en France ont frappé l’opinion. On le serait à moins. Mais par delà l’émotion légitime, il est important de replacer ces événements dans leur contexte géopolitique. De même en ce qui concerne la COP 21. Ces deux thématiques ont été largement relayées par les médias locaux sans qu’une analyse de leurs causes ait été réellement engagée. Pour Ava-Infos, ils sont l’expression d’une crise « systémique » qui touche l’ensemble des sociétés mondiales et, bien évidemment la société polynésienne. C’est l’un des messages qu’a voulu faire passer Colibris-Tahiti lors de son intervention aux 1ères Assises de l’Environnement des Étudiants de Polynésie française, le 23 novembre à la Présidence. Ce message était aussi sous-jacent à l’organisation d’Alternatiba Tahiti, le 14 novembre à la mairie de Punaauia avec le slogan, « Changer le système, pas le climat ». Pour des raisons liées à la couverture médiatique des deux événements évoqués plus haut, cette prise de position n’a pas été vraiment relayée par la presse locale. Mais le mouvement initié par l’association et relayé par une « centaine d’acteurs du changement » – au sein du « village des alternatives » qui a été proposé à Tahiti à la mi-novembre – semble de mieux en mieux perçu par une frange de plus en plus importante de la population polynésienne.
Nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde
AvA-Infos reviendra sur les questions de fond posées par la mise en place d’alternatives concrètes afin de se nourrir autrement, d’habiter autrement, de se déplacer autrement, d’éduquer autrement, de se soigner autrement… et, chose importante, de s’épanouir. Mais il est important de comprendre que cette démarche implique d’avoir un autre rapport à la nature, mais aussi à notre propre humanité. Cela implique un changement de mentalité ! Comme l’exprimait Einstein, en tout cas on lui attribue cette citation :« nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec la même façon de penser que celle qui les a engendrés « . À ce titre, il y a un message fort que le Mouvement Colibris veut pouvoir transmettre, qui est que la vraie révolution, c’est la (R)évolution intérieure, celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde.
À MÉDITER
On ne peut pas ne pas évoquer « la formidable hypocrisie qui préside à l’organisation de la conférence internationale sur le climat (COP 21) qui aura lieu à Paris en Décembre : on cherche à limiter le changement climatique sans remettre en question le modèle de pensée ainsi que le mode de vie et l’organisation socio-économique qui en sont à l’origine !
Partisan de cet oxymore qu’est le développement durable, les organisateurs de cette farce planétaire sponsorisée par les multinationales « amies du climat » marchent sur la tête : ils vident l’écologie de son caractère subversif en la considérant comme une nouvelle source de croissance alors même que la course folle à la croissance est incontestablement à l’origine du pillage des ressources de la planète. Résultat : en 23 ans de négociations, les émissions de CO2 ont augmenté de 63%. Il faut être fou (ou économiste) pour vouloir aboutir à un résultat différent en faisant toujours la même chose !…
Une telle entreprise d’enfumage est contestée par un nombre de plus en plus important d’individus et de groupes qui, face à un danger vital, veulent changer le système avant que le climat ne change de manière irréversible les conditions de vie sur la planète. Changer le système cela signifie à la fois convertir un mode de pensée technocratique en vision intégrale (à la fois systémique et dynamique) et transformer une société de marché, obsédée par la croissance, en une société « d’abondance frugale » fondée sur la convivialité ».
Lu sur journal-integral.blogspot, jeudi 12 novembre 2015 L’Ecologie Intérieure
Félicitation !