« L’écologie est-elle une victime collatérale de l’épidémie ? », interroge un article récent du journal Le Monde. En ce temps de confinement, mettez entre parenthèses toute autre lecture, et lisez cet ouvrage en priorité. Aucun autre sujet ne devrait avoir plus d’importance que celui de la vie que nous détruisons. Ce sujet doit être pris très au sérieux, et partagé au plus grand nombre. Il est temps de se préoccuper (enfin) de ce qui compte réellement dans notre existence.
A ce stade, nous ne savons pas précisément comment le COVID-19, une maladie animale, a été transmise à l’être humain, mais nous savons qu’elle résulte d’une proximité inhabituelle et trop importante entre les animaux sauvages et les humains. L’extension des activités humaines dans des écosystèmes avec lesquels les contacts ne sont pas naturels, liée à la déforestation massive en Asie et à la présence d’animaux sauvages dans les villes, sont les raisons profondes de la transmission de ce virus à l’humain. (…) Les origines de la propagation du coronavirus sont liées à notre modèle économique… Lire COVID-19 : Une crise sanitaire et environnementale (France Nature Environnement)
Certes, s’il y a bien un aspect positif à cette crise du Covid19, c’est l’amélioration de la qualité de l’air dans de nombreux pays industrialisés du monde…
> Moins de transports, moins de production… Dans des pays à l’arrêt ou au ralenti pour cause de coronavirus, la population respire mieux grâce à une réduction de la pollution atmosphérique, même s’il est trop tôt pour en mesurer les effets à plus long terme.
– L’air plus pur dans les pays confinés pour cause de coronavirus (TNTV)
Mais toutes les autres questions restent en suspens et, comme l’indique une dépêche locale récente, les menaces restent bien réelles, d’autant plus que – règles de confinements obligent – il est difficile d’intervenir…
> Ainsi : la dépollution du navire échoué le 5 novembre 2017 sur le récif de Marutea Nord dans les Tuamotu, a pris du retard. Mandatées par le pays, les équipes de Rovotik découvrent chaque jour de nouvelles réserves de carburant dissimulées dans tous les moindres recoins. Ce que l’armateur taïwanais s’était bien gardé de communiquer. Le confinement du pays en pleine crise sanitaire a cependant contraint l’entreprise de rapatrier ses troupes.
– Covid-19 : la dépollution du navire échoué à Marutea stoppée (TNTV)
Ce petit exemple ne pèse pourtant pas lourd dans la balance de l’écologie mondiale malmenée… Et l’on ne peut rester dans le déni ! Dans la réédition, augmentée, de son ouvrage Le Plus Grand Défi de l’histoire de l’Humanité, Aurélien Barrau sonne à nouveau l’alerte. Chiffres à l’appui, il commence par livrer un constat implacable de l’écocide en cours : nous consommons littéralement notre droit à la vie sur Terre en surexploitant ses ressources, qu’elles soient fossiles, minérales, végétales ou animales (humains inclus).
Dans la première édition de ce livre, l’astrophysicien (mais aussi philosophe et poète) nous disait : » La vie, sur Terre, est en train de mourir. L’ampleur du désastre est à la démesure de notre responsabilité. L’ignorer serait aussi insensé que suicidaire. Plus qu’une transition, je pense qu’il faut une révolution. Et c’est presque une bonne nouvelle. «
Dans cette nouvelle édition (avril 2020), il complète et affine son propos en analysant la nature des oppositions à la pensée écologique et en suggérant de nouvelles voies de résistance pour dépasser l’immobilisme suicidaire.
Un changement de paradigme vers un écologisme qui serait une règle d’or – sans être une dictature verte ! – passe nécessairement par un changement de paradigme sociétal.
+ Faute de trouver le livre en format papier chez votre libraire, vous pouvez télécharger le pdf.
A voir aussi, deux vidéos de conférences d’Aurélien Barrau :
Aurélien Barrau : quelques mots sur « le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » (5’43“)
Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité – conférence d’Aurélien Barrau à la Madeleine (1h 26’35”)
Rappel : Le Plus Grand Défi de l’histoire de l’Humanité est à l’origine une tribune publiée par le journal Le Monde le 3 septembre 2018, appelant le gouvernement, quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, à une action « ferme et immédiate » face au danger du réchauffement climatique. Elle figurait en une du journal, avec pour titre L’appel de 200 personnalités pour sauver la planète. L’impact de cette tribune a été qualifié de « retentissant » et « sans précédent » pour un sujet concernant l’environnement
Félicitation !